La transition de la 5G vers la 6G marque une nouvelle étape dans l’évolution des technologies de télécommunication, où la compétition internationale et les alliances géopolitiques jouent un rôle prépondérant. Alors que la 5G avait déjà été le théâtre de vives tensions entre les États-Unis et la Chine, notamment autour des équipements fournis par le géant chinois Huawei, cette dynamique se poursuit avec le développement de la 6G. Une coalition de dix pays, avec à leur tête les États-Unis et la France, a récemment dévoilé une série de principes fondamentaux pour cette future technologie, excluant de facto la Chine, un acteur pourtant incontournable du secteur.
Ces principes, annoncés dans une déclaration commune, mettent l’accent sur des valeurs telles que la durabilité, l’efficacité technique, l’interopérabilité, ainsi que la protection de la vie privée, l’accessibilité et l’ouverture. Ils s’inscrivent dans une vision qui privilégie une infrastructure 6G sécurisée et résiliente, servant les intérêts de sécurité nationale des pays signataires, selon les détails publiés sur le site de la Maison-Blanche.
Parmi les nations qui se sont jointes aux États-Unis et à la France dans cette initiative, on compte des alliés traditionnels tels que le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande et la République tchèque, ainsi que la Corée du Sud et le Japon. Ces deux derniers, bien qu’asiatiques, partagent des liens étroits avec l’Occident et participent activement à l’élaboration des normes du futur paysage des télécommunications.
Des tensions Chine – Occident qui persistent
L’exclusion de la Chine de cette alliance stratégique révèle les lignes de fracture persistantes entre l’Orient et l’Occident dans le domaine des hautes technologies. Malgré les avancées significatives de la Chine dans la recherche sur la 6G, illustrées par le lancement d’un satellite expérimental en 2020 et les travaux de l’Université du Jiangsu, l’absence de participation de la Chine à cette initiative souligne l’isolement croissant du pays sur la scène technologique mondiale.
La liste des signataires inclut également d’éminents fabricants d’équipements de télécommunications, tels que Ericsson en Suède, Nokia en Finlande, et des entreprises américaines telles que Cisco et Qualcomm, tous déjà profondément impliqués dans le déploiement de la 5G et se positionnant pour la prochaine génération.
L’absence remarquée de la Chine dans ce groupe suggère une continuation des tensions nées avec le déploiement de la 5G, où les États-Unis ont exercé une influence significative sur leurs alliés pour limiter l’implantation de la technologie de Huawei, invoquant des risques pour la sécurité nationale. Cette situation met en exergue les enjeux géopolitiques et la compétition pour l’établissement des standards de la future 6G, un domaine où l’Europe et la France aspirent à jouer un rôle de premier plan, comme l’a souligné Cédric O, l’ex-secrétaire d’État en charge du numérique.
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