La tension internationale s’intensifie alors que la Russie annonce la suspension de l’importation de bananes en provenance d’Équateur. Cette décision survient peu de temps après que le gouvernement équatorien a exprimé son intention de procéder à un échange d’anciens équipements militaires soviétiques avec les États-Unis, dans le but ultime de soutenir l’armée ukrainienne sur le champ de bataille. Cette escalade dans les relations entre les deux pays sud-américain et russe soulève des questions cruciales sur la diplomatie mondiale et l’implication de divers acteurs dans le conflit ukrainien.
Rosselkhoznadzor, l’organisme russe de surveillance vétérinaire et phytosanitaire, a officiellement annoncé la suspension des autorisations accordées à cinq exportateurs équatoriens à partir du 5 février. Cette mesure radicale est justifiée par la détection d’un insecte ravageur, mais elle ne manque pas de soulever des interrogations quant à ses motivations réelles. En effet, plus de 90 % des bananes importées en Russie proviennent d’Équateur, ce qui rend cette décision particulièrement significative sur le plan économique et politique.
Les autorités russes ont également étendu cette interdiction à certaines fleurs en provenance d’Équateur, à partir du 9 février. Ces mesures draconiennes sont perçues comme une réponse directe à la volonté affichée par le président équatorien, Daniel Noboa, d’accepter l’offre des États-Unis d’échanger des équipements militaires soviétiques contre des armements de dernière génération, destinés à être envoyés ensuite en Ukraine. Cette initiative a suscité l’ire de Moscou, qui voit dans cette décision une atteinte à ses intérêts stratégiques.
Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a dénoncé cette décision prise par l’Équateur comme étant le résultat d’une pression extérieure. Cette réaction véhémente met en lumière les enjeux géopolitiques complexes qui entourent le conflit en Ukraine et les alliances changeantes dans le paysage mondial.
Le président équatorien avait déjà échangé avec son homologue ukrainien en décembre 2023, lors de l’investiture de l’Argentin Javier Milei à Buenos Aires, ce qui témoigne des liens diplomatiques en évolution entre les nations. Cette situation met en lumière les efforts de la Russie pour renforcer ses liens avec le « Sud global », notamment les pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, dans le but de contrecarrer les sanctions occidentales et de consolider son influence dans ces régions.
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