Au Mali, les militaires au pouvoir n’ont pas vraiment apprécié un documentaire signé de la chaîne de télévision France 2, diffusé au JT (journal télévisé) de 20 heures. Un documentaire sur la situation sécuritaire au Mali, que ces derniers ont estimé être un peu trop orienté. Résultat, la chaîne de télévision française a été suspendue du bouquet officiel, et ce, pour une durée de 4 mois.
C’est la Haute autorité de la communication qui a pris cette décision, en affirmant que les journalistes du groupe France Télévision, avaient, à travers ce documentaire, effectué ce qu’ils estiment être l’apologie du terrorisme. Selon eux, opposer la puissance militaire des forces armées à celles des groupes terroristes revenait à les soutenir. Une manière aussi de justifier de la présence des forces françaises dans le cadre de l’opération Barkhane, qui a pris fin en 2022.
France 2, suspendu au Mali
Le double coup d’État militaire, survenu en 2020 puis 2021, a considérablement impacté les relations entre les deux pays. D’ailleurs, dans sa quête de partenaire à la fois économique, politique et sécuritaire, le Mali s’est depuis tourné vers la Russie, qui étend peu à peu son influence sur le continent africain. Une décision qui n’est pas du tout du goût des Occidentaux, qui voient d’un bien mauvais œil ce rapprochement entre certaines nations africaines et Moscou.
Dans le documentaire diffusé par France 2, les autorités maliennes accusent aussi les journalistes de ne pas avoir apporté de pondération à leur contenu, en invitant un officiel malien. Des accusations que le groupe France Télévision n’a, pour le moment, pas souhaité commenter. Ce n’est toutefois pas la première fois qu’un média étranger est pris pour cible au Mali. En 2022, France 24 et Radio France International (deux médias français) ont aussi été suspendus.
RSF s’inquiète de la liberté de la presse au Sahel
En outre, journalistes et correspondants pour la presse étrangère ont aussi été forcés de quitter les lieux ou de ne plus pouvoir travailler. Une situation qui interpelle les équipes de Reporters sans frontières (RSF), organisation internationale qui lutte en faveur de la liberté de la presse et d’informer. Dans leur rapport annuel, les journalistes de RSF affirmaient que la région du Sahel risquait de devenir « la plus grande zone de non-information de l’Afrique ».
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