Lors d’un sommet extraordinaire tenu le samedi 24 février, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé la levée partielle des sanctions imposées au Niger. Cette décision, prise à Abuja par les dirigeants de l’organisation régionale, marque un tournant significatif dans les relations entre le Niger et la CEDEAO, suite au coup d’État qui a vu le renversement du président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier. Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a précisé que les restrictions les plus sévères seraient levées avec effet immédiat pour des raisons humanitaires, notamment la réouverture des frontières, la reprise des transactions financières et le dégel des avoirs de l’État nigérien.
Malgré cette avancée, certaines sanctions d’ordre individuel et politique demeurent en vigueur. La CEDEAO maintient sa demande de libération immédiate de Mohamed Bazoum, retenu en captivité avec son épouse par le régime militaire depuis sept mois. Cette décision exclut toutefois d’autres nations sous régime militaire telles que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, qui restent sous le coup des sanctions de l’organisation.
Une tensions entre le Mali le Burkina et le Niger avec le reste de l’organisation
Cette démarche intervient dans un contexte de tension croissante entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES), un bloc régional formé par le Niger, le Mali et le Burkina Faso, en réaction aux politiques de la CEDEAO. L’émergence de l’AES et sa décision annoncée en janvier de se retirer de la CEDEAO ont exacerbé les défis auxquels fait face cette dernière, notamment en termes de politique, de paix et de sécurité dans la région. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, actuel président de la CEDEAO, a souligné la nécessité de repenser l’approche de l’organisation envers le retour de l’ordre constitutionnel dans ces pays.
La levée partielle des sanctions contre le Niger par la CEDEAO pourrait être interprétée comme un geste de conciliation envers les pays de l’AES, dans un effort pour apaiser les tensions et encourager la stabilité régionale. Ce développement survient après que la CEDEAO a offert une aide financière de 1,9 million de dollars à chaque pays de l’AES pour combattre le terrorisme, signe d’un possible changement de cap vers une stratégie plus coopérative et moins interventionniste.
Toutefois, le chemin vers une réconciliation complète entre la CEDEAO et les États de l’AES reste semé d’obstacles. La perception d’une ingérence excessive de la CEDEAO dans les affaires internes de ses membres, notamment après le coup d’État au Niger, a laissé des traces. Le prochain sommet de la CEDEAO, prévu pour décembre à Abuja, sera déterminant pour l’avenir des relations au sein de l’organisation et pourrait éclairer davantage sur la capacité de la CEDEAO à équilibrer fermeté et diplomatie dans sa gestion des crises régionales.
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