Il y a quelques heures, Kaja Kallas, Première ministre estonienne, apprenait qu’elle était poursuivie en Russie, notamment pour sa vision historique que Moscou estime être erronée. En effet, aux yeux de Tallinn, l’ex-URSS a tout simplement colonisé et occupé l’Estonie. Du côté russe, on affirme que le pouvoir communiste a, à l’époque, sauvé l’Estonie. En outre, Moscou accuse les pays baltes de ne pas soutenir les minorités russes sur place.
L’ensemble de ces faits, fait qu’en Estonie, les craintes de voir la Russie tenter une incartade sur le sol national sont réelles. Et si Vladimir Poutine a d’ores et déjà affirmé que la Russie n’avait aucune vue sur la Pologne ou les Baltes, les décideurs estoniens rappellent non sans mal que ce discours était d’ores et déjà tenu il y a plus de deux ans, au sujet de l’Ukraine, avant qu’une guerre n’éclate.
L’Estonie craint des avancées russes sur son territoire
Et outre les craintes liées à l’histoire qui se répète, il convient de rappeler qu’entre les deux pays, ce sont plus de 300 kilomètres de frontières qui sont partagées. Face aux risques, le gouvernement s’organise. Premièrement, les dépenses militaires estoniennes correspondent désormais à 3.2% de son PIB. En outre, Tallinn a confirmé la création de 600 bunkers souterrains, à proximité de la frontière.
Du côté militaire, les exercices s’enchaînent. À Tapa, plus de 4.000 personnes s’entraînent tous les ans, afin d’apprendre à manier les armes, dans le cadre du service militaire. En Estonie, celui-ci est obligatoire et dure 8 à 11 mois. Des exercices grandeur nature, dans des conditions extrêmes, sont d’ailleurs organisés pour apprendre aux futurs soldats à se débrouiller.
De nombreux pays européens sont sous tension
Une situation qui démontre d’ailleurs que cette région de l’Union européenne est sous tension. Car outre l’Estonie, ce sont aussi la Pologne, la Géorgie ou encore la Moldavie qui craignent que Moscou ne tente des avancées stratégiques. Il va également de soi de rappeler qu’en Ukraine, les combats font toujours rage. Deux ans après le début de la guerre, Moscou semble d’ailleurs prendre peu à peu l’avantage.
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