A la faveur de la Journée internationale des Droits de la Femme le 08 mars dernier, la présidente de l’Institut national de la femme du Bénin, Huguette Bokpè Gnacadja, a estimé que la femme au foyer mérite une rémunération pour les travaux domestiques. Cette déclaration qui a suscité de vives réactions dans l’opinion devrait être tue parce qu’elle pourrait fragiliser les femmes béninoises.
Alors que le monde entier était concentré sur les Droits de la Femme à l’occasion du 08 mars, Journée internationale des Droits de la Femme, la présidente de l’Institut national de la Femme du Bénin déclare : « personnellement, j’estime que c’est une justice que de rémunérer le travail des femmes au foyer ». Huguette Bokpè Gnacadja intervenait dans une émission télévisée dont le thème est « La rémunération des femmes au foyer : Justice ou abus ».
Pour la présidente de l’INF, la femme au foyer mérite une rémunération au même titre que les domestiques que certains foyers recrutent et paient. « Les domestiques font à la place des femmes au foyer, le travail qu’elles auraient fait. Si on rémunère la domestique pour les travaux qu’elle fait, il n’y a pas de raison qu’on ne rémunère pas une femme qui est au foyer ».
Huguette Bokpè Gnacadja va plus loin et fait une nuance entre la rémunération et les cadeaux d’un époux à sa femme. « Je fais la différence entre les cadeaux, les attentions y compris celles pécuniaires d’un époux à l’égard de son épouse dans le cadre de l’entretien des relations, du plaisir qu’on peut faire à l’autre et de la joie qu’on peut faire régner dans le couple ». Ce qui importe pour elle c’est le temps de travail de la femme à la maison. « Les linges lavés et repassés, c’est le travail du blanchisseur, les nettoyages, c’est le travail de l’agent d’entretien, les mets préparés et servis, c’est le travail du cuisinier etc.… C’est autant de professions réunies qu’une seule personne exerce », a argumenté Huguette Bokpè Gnacadja.
Il n’aura pas fallu longtemps pour que des réactions soient enregistrées dans l’opinion. Pour certains, la présidente de l’INF n’a pas pris en compte le contexte culturel du Bénin avant de tenir de tels propos. Pour d’autres c’est un faux combat qu’il faut arrêter de mener parce qu’elle ne sera même pas soutenue par celles qu’elle pense défendre.
En vrai, réfléchir de cette manière rapproche notre société de celle occidentale qui a finit par surprotéger la femme, en l’exposant malheureusement à d’autres péripéties. Si l’on doit payer la femme pour avoir lavé le linge ou fait la cuisine, pourquoi lui accorder de l’attention ? Que représentera-t-elle de plus que la domestique qu’on paie pour le travail qu’elle fait ? Selon notre culture en effet, c’est un plaisir pour la femme de faire la lessive de son mari.
Mieux, selon des témoignages de femmes, le repas de la famille est préparé avec tellement d’amour qu’aucun salaire ne peut suffire à rémunérer cela. La déclaration de la présidente de l’INF porte en elle les gènes d’un foyer mécanique, sans amour, sans convivialité, sans vie de couple. Il faut éviter de porter ce débat loin dans une société où les jeunes prennent difficilement l’engagement d’aller vers le mariage.
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