L’histoire d’Issad Rebrab, l’illustre magnat algérien et fondateur du groupe Cevital, est parsemée de succès fulgurants et de revers inattendus. Toutefois, ces derniers mois, sa trajectoire financière a pris une tangente descendante abrupte. Son empire financier, jadis estimé à 5,1 milliards de dollars en 2022, a subi une dégringolade vertigineuse pour s’établir à 2,5 milliards en mars 2024, selon le récent classement des milliardaires africains publié par le magazine Forbes.
La chute dans le classement des milliardaires africains, où Issad Rebrab a été relégué à la 11e place après avoir occupé la 5e position en 2022, témoigne de cette déchéance spectaculaire. Mais cette débâcle financière n’est pas le fruit du hasard ou des seules vicissitudes économiques. Elle est le résultat d’une série d’événements défavorables qui ont ébranlé les fondements de son empire.
La première secousse est survenue en mai 2023, lorsque Issad Rebrab a été frappé d’une interdiction d’exercer toute fonction commerciale ou de direction au sein de son conglomérat, conséquence directe d’une condamnation pour corruption remontant à 2019. Cette décision judiciaire a sonné le glas de son règne à la tête de Cevital, laissant un vide immense dans la gestion de l’entreprise qu’il a érigée de ses propres mains.
L’onde de choc de cette chute de fortune s’est propagée au sein même du groupe Cevital. Contraint par les circonstances en juillet 2022, Issad Rebrab a passé le flambeau à son fils Malik, dans l’espoir que ce dernier saurait maintenir le cap et préserver l’héritage paternel. Cependant, il semble que la transition n’ait pas été sans heurts, et que le nouveau PDG peine à insuffler la même dynamique à l’entreprise.
Les difficultés auxquelles est confronté le plus grand groupe d’investissement privé en Algérie ne sont pas uniquement imputables aux démêlés judiciaires d’Issad Rebrab. Les soubresauts de l’économie mondiale, exacerbés par la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques, ont également joué un rôle prépondérant dans les déboires de Cevital.
Les fluctuations économiques mondiales ont impacté directement les performances du groupe, fragilisant sa position sur le marché et érodant sa rentabilité. De plus, les accusations de corruption portées contre Issad Rebrab ont sérieusement entaché la réputation de l’entreprise, ébranlant la confiance des investisseurs et des partenaires.
Ainsi, l’avenir de Cevital se trouve désormais entre les mains de Malik Rebrab, le fils de l’ex-patron. Jeune et ambitieux, il porte sur ses épaules le fardeau de redresser la barre et de restaurer la confiance perdue. Toutefois, les défis sont nombreux et les obstacles, conséquents.
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