Aucune fierté pour ce qui se passe aujourd’hui au regard des acquis démocratiques de la Conférence des forces vives de la nation de février 1990. C’est du moins ce que pense Ousmane Batoko, ancien président de la Cour Suprême qui a été par ailleurs, le Rapporteur du comité d’organisation de la conférence. Il a fait cette observation mercredi dernier sur un média local.
« Personne ne peut se satisfaire de ce qui se passe aujourd’hui ». C’est la déclaration de l’ancien président de la Cour Suprême Ousmane Batoko qui fustige le recule démocratique observé actuellement au Bénin. 34 ans après la Conférence de 1990 et en dépit des efforts faits par les régimes successifs, les acquis n’ont pas été sauvegardés par les principaux acteurs de la vie politique, selon Ousmane Batoko.
Avec le régime de Patrice Talon, c’est encore plus flagrant. Les libertés se sont effritées, se désole le Rapporteur de la Conférence nationale. Il regrette également que des acteurs politiques parlent de liberté alors qu’au fond d’eux-mêmes, ils savent qu’ils posent des actes allant à l’encontre des libertés. Ousmane Batoko ne veut pour preuve que le cas des prisonniers et exilés politiques d’aujourd’hui. En effet, l’argument selon lequel les exilés seraient en conflit avec la loi n’est qu’un faux alibi. « Nous savons tous pourquoi la plupart de ceux qui sont au dehors se sont exilés », déclare Ousmane Batoko pour qui, la situation actuelle des libertés au Bénin ne donne aucune fierté.
Rappelant les acquis essentiels de la Conférence, il indique que c’est la liberté dans tous les sens du terme à savoir la liberté de mouvement, la liberté d’expression, la liberté de presse, la liberté de pensée. Selon l’ancien président de la Cour Suprême, les Béninois avaient obtenu au lendemain de la Conférence, l’autorisation de critiquer les dirigeants en plus du multipartisme intégral et du libéralisme économique. Toute chose, aujourd’hui remise en cause par des réformes qui ne font que saccager les acquis démocratiques au Bénin jadis reconnu partout au monde pour son exemplarité en la matière
Laisser un commentaire