L’adoption du nouveau Code électoral au Bénin continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. Alors qu’il a avait été invité dans la matinée de ce dimanche 24 mars sur l’émission « Carte sur Table », Joël Atayi Guèdègbé est revenu sur le processus ayant abouti à l’adoption de cette loi. Il a notamment déploré la promulgation du texte malgré l’appel qui avait été lancé par les Organisations de la Société civile (Osc).
Pour l’expert en gouvernance, le président Patrice Talon n’a pas écouté les Osc et ces dernières prennent acte de ce fait. Il fait remarquer lors de cette sortie médiatique que, la Société civile est respectueuse des institutions de la République ainsi que de la fonction du président de la République. « Les institutions ont leurs rôles et chacun a son métier. Nous, nous opinons publiquement tant que c’est possible. On se doit d’alerter », a-t-il indiqué lors de son passage sur l’émission de la station de radio Océan Fm.
Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur les griefs qu’il porte contre le nouveau Code électoral adopté par les députés de la 9ème législature le mardi 5 mars 2024. Il note particulièrement que le nouveau texte regorge de beaucoup de dispositions qui sont difficiles à comprendre. « Je pense qu’il n’est pas suffisamment lisible », martèle Joël Atayi Guèdègbé à propos cette nouvelle législation. Il estime que le texte jugé conforme à la Constitution par les sept sages de la Cour constitutionnelle ne respecte pas le souhait exprimé par le président Patrice Talon. « Le souhait du chef de l’Etat lors de cette rencontre était le consensus », a rappelé l’acteur de la Société civile.
Il regrette davantage que Patrice Talon n’ait pas accordé une oreille attentive à la demande d’une seconde lecture du nouveau Code électoral après la déclaration de conformité de la Cour constitutionnelle suggérée par les Organisations de la Société civile à travers une déclaration signée par la présidente Fatoumatou Batoko Zossou. Rappelons que selon le document, le risque de « processus électoraux non inclusifs en application de la loi déclarée conforme à la Constitution suivant la décision DCC 24-040 du 14 mars 2024 » est grand. Aussi, la déclaration avait-elle exhorté « le Chef de l’État, en vertu des dispositions de l’article 57 de la Constitution, à solliciter une deuxième lecture du code adopté par le Parlement le 5 mars 2024 ».
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