Au Bénin, le Code électoral modifié et complété continue de faire couler beaucoup d’encres et de salives. Alors que les formations politiques de la mouvance clament le caractère très inclusif de ce texte, le principal parti d’opposition pour sa part crie à l’exclusion et à une loi électorale adoptée juste pour le bloquer. Nourou-Dine Saka Saley s’est également prononcé sur cette actualité qui défraie la chronique à la faveur de son intervention sur le Zapping Live de Vital Panou.
Pour le juriste et membre du parti Les Démocrates, le Code électoral modifié il y a quelques jours par les députés à l’Assemblée Nationale n’est pas favorable à sa formation politique. Il a notamment balayé du revers de la main toutes les déclarations des députés qui essaient d’expliquer le bien-fondé de ce texte. Il a contredit celles et ceux qui indiquent que le texte ainsi voté met fin au phénomène de la transhumance politique. « Le Code électoral a été taillé en fonction du parti Les Démocrates. C’est le seul parti qui soit en danger aujourd’hui avec l’élévation du nombre de parrains. C’est une intrusion du législatif dans l’exécutif », a-t-il dénoncé au cours de ces échanges qu’il a eus avec Vital Panou.
Il s’est particulièrement attaqué au principe de parrainage qu’impose désormais la loi électorale au Bénin et s’est attardé sur les faiblesses. « En 2019, le parrainage avait été mis à un niveau donné parce que l’opposition était absente. Aujourd’hui, puisqu’un parti d’opposition est à l’Assemblée, on trouve curieusement le stratagème pour amener le parrainage au niveau pils poils de ce qu’ils ont à l’Assemblée Nationale. Je vais vous dire le côté pervers de cette histoire. Il suffit que l’un des 28 députés du parti Les Démocrates décide de ne pas parrainer le candidat désigné pour que la formation politique soit en difficulté », a analysé Nourou-Dine Saka Saley.
Il fait observer par la suite que le Code électoral est une loi plus dangereuse que la Constitution elle-même. Dans ce cadre, il invite les uns et les autres à plus de prudence. « Depuis 2016, nous sommes dans un régime, où, ce sont certaines personnes qui décident de qui sera candidat. Les réformes n’ont donné de pouvoir qu’aux dirigeants des partis politiques », a-t-il dénoncé. Rappelons que, les réactions fusent de toutes parts depuis le vote de ce Code électoral. Avant Nourou-Dine Saka Saley, l’ancien président Boni Yayi avait alerté sur ce texte. Lors de la célébration en différé de la Journée internationale de la femme à Akpakpa, le président du parti Les Démocrates a fermement critiqué ce code et a appelé à sa révision rapide. Selon lui, ce code « porte en son germe les semences d’une division entre les fils et les filles de notre patrie commune », une vision alarmante pour l’avenir de la démocratie dans le pays.
Laisser un commentaire