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Code routier au Bénin : La colère gronde au sein de la population

De plus en plus de Béninois sont exaspérés par la répression tous azimuts des infractions du code routier opérée par la police républicaine depuis le 1er mars dernier dans les grandes villes du pays. Des accrochages entre les forces de sécurité et les usagers de la route se multiplient, ce qui fait craindre le pire.
La répression entamée depuis plusieurs semaines dans les grandes villes du Bénin est devenue une cocotte-minute sur le point d’exploser à tout moment. Si les effets de cette répression sur le ressenti de la population ne sont pas encore directement visibles, cela ne saurait tarder si l’on n’y prend pas garde.

En effet, les populations supportent de moins en moins tous les contrôles auxquels elles sont soumises depuis le 1er mars dernier date à laquelle la répression contre les infractions au code de la route a commencé sur l’ensemble du pays. Elles n’hésitent plus à manifester leur mécontentement et leur hostilité face aux forces de sécurité qui, selon elles, les empêchent de vaquer normalement à leurs activités quotidiennes. Et elles le font savoir de plus en plus de façon violente.

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En cause, l’attitude de certains policiers zélés. Les altercations entre eux et les usagers de la route sont devenues si fréquentes ces derniers jours, que les risques de dérapage deviennent évidents. Samedi dernier au carrefour Abattoir de Cotonou, un motocycliste en furie a arraché des mains d’un policier le carnet qu’il tenait en main pour rédiger sa contravention et l’a jeté par terre. Cet homme n’a pas hésité de traiter de tous les noms cet agent de la police avant de se calmer et payer les 6000 francs CFA correspondant au montant de sa contravention. La plupart des gens qui suivaient la scène étaient plutôt contents du geste de ce motocycliste. Et pour se venger le policier a confisqué sa moto et lui a demandé de passer ce lundi récupérer sa moto. S’ensuivit une nouvelle piqûre de colère du motocycliste et n’eut fallu l’intervention des autres policiers, les deux hommes allaient en venir aux mains.

Sur place, ce samedi là, la colère se lisait sur les visages de tous ceux qui ont suivi la scène. L’ambiance était électrique et l’hostilité contre les forces de sécurité palpable. Chacun y est allé de son commentaire selon son humeur et ses récriminations. Alors que certains ruminaient leur colère, d’autres maugréaient des mots discourtois à l’endroit des policiers et leurs supérieurs hiérarchiques. Selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs usagers de la route, de nombreux accrochages ont eu lieu sur toute l’étendue du territoire national depuis les trois semaines que dure cette répression aux infractions au code de la route. La semaine écoulée au niveau du marché Dantopka, un conducteur de taxi moto a été passé à tabac par des policiers furieux qui s’en est pris à leur collègue qui tentait de lui arracher la clé de sa moto.

À Porto- Novo, la répression est plus violente. Les course-poursuites et les chasses-a-l’homme sont fréquentes là-bas. Les populations ne comprennent pas cet acharnement et ce harcèlement en ces moments de soudure. La situation a en tout cas un goût amer pour de nombreux Béninois. La moindre goûte d’eau pourrait avoir des conséquences fâcheuses. C’est dans ces conditions que certains policiers peu scrupuleux se mettent de l’argent plein les poches en rançonnant les contrevenants. Selon plusieurs témoignages, pour ne pas se voir saisir leurs motos, ceux-ci payent en sous main, jusqu’à 3000 francs CFA avant de retirer leurs motos. Des endroits discrets sont identifiés par ces policiers véreux pour dissimuler l’argent à côté des motos saisis contre la rétrocession de la clé de la moto. Le contrevenant est averti par un code pour aller placer l’argent et continuer son chemin indiquent les mêmes sources.

Le communiqué rendu public, le vendredi 22 mars 2024 par le Directeur général de la Police républicaine n’est pas intervenu par hasard. Il a indiqué avoir constaté “avec amertume » que des comportements très peu orthodoxes et inacceptables de certains fonctionnaires mettent en péril la crédibilité de la campagne de répression des infractions au code de la route lancée depuis le 1ᵉʳ mars 2024 et frisent le sabotage. Selon lui, des violences non justifiées et des actes de rançonnement sont perpétrés lors de l’exercice de cette mission. Et le chef de la Police de mettre en garde ses agents. « En tout état de cause, des mesures disciplinaires mémorables seront prises à l’encontre des fonctionnaires de Police indélicats qui trahissent l’esprit et la lettre de cette campagne de répression des infractions au code de la route », déclare-t-il.

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Malgré ces mises en garde, les violences verbales et physiques entre policiers et usagers de la route continuent. La situation est aujourd’hui très volatile. Et la tension pourrait monter de plusieurs crans dans les prochains jours. On apprend en effet, que démarre dès ce lundi, la répression contre tous ceux qui ne portent pas les casques conformes à la réglementation sécuritaire. On annonce également que dans quelques semaines, ce serait la répression contre ceux dont les engins n’ont pas de plaques d’immatriculation qui commencera.

4 réponses

  1. Avatar de Joeleplombier
    Joeleplombier

    Pour une fois qu’on tente de mettre de l’ordre sur les axes routiers de notre pays en changeant les habitudes des usagers ; les laudateurs trouvent le moyen de propager du faux et prennent des cas isolés d’incivismes comme exemple de souffrance des populations. La sensibilisation n’est-elle pas de votre ressort ??? Même si nous connaissons votre penchant politique ??
    Cherchez l’erreur
    Je passais
    Le Plombier universitaire

  2. Avatar de Colonel Ahotin Wontin Wangbatè
    Colonel Ahotin Wontin Wangbatè

    Tout cela est entre autre de la faute des casques fendus que TCHITE a vendu aux béninoises et béninois, voilà!
    Il faut que la police entende le cri de la population: « nous avons acheté les casques pensant être dans la norme et là on nous arrache nos casques achetés chez « Mi Tchité » « mi yi Mlangnin, nko blè mi dou hom hom »

  3. Avatar de K. Léon
    K. Léon

    Pensons à la remise en circulation des véhicules à moteur quatre roues (Taxis-ville) pour aider les piétons qui ne voudraient pas s’encombrer de casques en mains à les emprunter. Les casques en mains sont trop encombrants. J’inviterais la police à respecter la dignité des populations dans cette répression policière jamais enregistrée au Bénin.

  4. Avatar de KL
    KL

    Compte tenu de l’allure que prend cette opération de police, il serait souhaitable que les autorités béninoises compétentes envisagent la possibilité d’encourager la mise ou la remise en activité des véhicules à quatre roues communément appelés « taxis-ville » car, les usagers de la route, c’est-à-dire les piétons qui ne voudraient pas s’encombrer de casques en mains dans leurs déplacements pourraient emprunter les taxis-ville. C’est une solution alternative à la crise sociale majeure que pourrait entraîner cette répression policière qui ne respecte pas un traitement digne pour les populations. C’est ma contribution.

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