Le président Faure Gnassingbé du Togo a pris une décision surprenante en ordonnant une nouvelle lecture donc un deuxième vote des députés concernant la nouvelle Constitution, fraîchement adoptée qui instaure un régime parlementaire. Cette initiative intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes et d’opposition farouche à cette réforme. S’agit-il d’un rétropédalage? C’est la question que se pose certains observateurs.
Initialement validée par l’Assemblée nationale, cette réforme constitutionnelle a suscité une vague de contestations de la part de l’opposition togolaise. Celle-ci y voit une manœuvre délibérée du président pour se maintenir au pouvoir. La décision du président Gnassingbé d’ordonner un nouveau vote des députés peut donc perçue comme un geste significatif dans cette lutte politique acharnée.
Selon des déclarations officielles du gouvernement, cette décision découle de la volonté du président de prendre en compte les préoccupations de la population et de garantir une plus grande légitimité à la nouvelle Constitution. Yawa Kouigan, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a souligné lors d’une intervention télévisée que cette démarche s’inscrit dans une logique de perfectionnement et de prise en compte des intérêts des citoyens.
« Toute chose étant perfectible, et au regard de l’intérêt suscité au sein de la population par le texte depuis son adoption, le président de la République a demandé ce jour à la présidente de l’Assemblée nationale de faire procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée », a annoncé le porte-parole du gouvernement Yawa Kouigan, à la télévision d’Etat vendredi soir. Est ce un rétropédalage du pouvoir devant la levée de bouclier de l’opposition? Difficile de l’affirmer tout de suite. En tout cas les prochains jours permettrons d’en savoir un peu plus sur les réelles intentions du pouvoir togolais.
En tout cas, la nouvelle Constitution adopté par les députés récemment prévoit un changement majeur dans le système politique togolais, en transférant le pouvoir exécutif du président vers un président du conseil des ministres, désigné par les députés. Cette disposition vise, selon la mouvance, à instaurer un régime parlementaire et à limiter le mandat présidentiel à une durée de six ans, sans possibilité de renouvellement. Bonne nouvelle, est-on tenté de dire quand on sait qu’au Togo, la famille Gnassingbé dirige le pays depuis plusieurs décennies.
Cependant, cette transition vers un régime parlementaire suscite des inquiétudes au sein de l’opposition, qui craint que cette réforme ne serve qu’à consolider le pouvoir du président Gnassingbé. Comment vous dites vous certainement? Eh bien, le maintien de ce dernier à la tête du pays en tant que président du conseil des ministres pourrait potentiellement prolonger son règne de manière indéfinie, alimentant ainsi les soupçons de mainmise sur le pouvoir.
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