Lors du forum diplomatique à Antalya, en Turquie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lancé des accusations envers les États-Unis concernant leur politique au Moyen-Orient. Selon lui, les efforts américains visent à maintenir les Palestiniens sans État et à perpétuer le statu quo, à travers des négociations secrètes qui, tout en promettant des avancées, ne mèneront à aucun changement substantiel pour les Palestiniens. Lavrov a mis en lumière une tactique américaine consistant à offrir une reconnaissance superficielle de la Palestine, par exemple son admission à l’ONU, sans pour autant modifier la situation sur le terrain.
En outre, Lavrov a critiqué la décision des États-Unis de mettre fin aux activités du Quartet de médiateurs internationaux, qui incluait la Russie, l’UE et l’ONU, réduisant ainsi la possibilité d’une médiation internationale équilibrée. Cette démarche, selon le ministre russe, reflète la volonté des États-Unis de contrôler le processus de paix au Moyen-Orient, excluant d’autres acteurs internationaux susceptibles de contribuer à une résolution équitable.
La situation dans la région a été exacerbée par l’escalade des tensions suite à une attaque du Hamas le 7 octobre, entraînant une réponse militaire israélienne et la rupture d’une trêve établie fin novembre. L’Autorité palestinienne a imputé la responsabilité de cette détérioration à l’influence des États-Unis dans la région.
Par ailleurs, un rappel crucial dans ce contexte est l’accusation historique de l’Afrique du Sud contre Israël, accusant ce dernier de violer la Convention des Nations unies sur le génocide. Cette accusation fait suite à l’attaque du Hamas en octobre et aux réponses militaires d’Israël, qui ont conduit à un nombre tragique de victimes civiles. L’Afrique du Sud, en saisissant la Cour internationale de Justice, cherche à faire reconnaître les opérations militaires d’Israël à Gaza comme une violation des engagements internationaux d’Israël, notamment ceux découlant de la Convention sur le génocide.
Cette démarche de l’Afrique du Sud, qualifiée d’ »absurde » par Israël, met en lumière la complexité du conflit et la difficulté de trouver un terrain d’entente. Les réactions d’Israël, qui voit dans ces accusations une défense du Hamas, ajoutent à la polarisation des perspectives sur le conflit.
La Russie, en critiquant ouvertement la politique américaine au Moyen-Orient, souligne les divergences entre grandes puissances sur la manière d’aborder le conflit israélo-palestinien. Les remarques de Lavrov reflètent une volonté de Moscou de s’impliquer davantage dans le processus de paix, en contraste avec ce qu’elle perçoit comme une approche américaine excluante et inefficace.
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