En Algérie, les conséquences de la colonisation française sont toujours très mal perçues par les autorités. Aujourd’hui, plusieurs associations appellent d’ailleurs à ce que Paris reconnaisse que de la torture aurait été pratiquée entre 1954 et 1962, date à laquelle s’est déroulée la guerre d’Algérie.
En effet, le gouvernement français est directement accusé par plusieurs ONG et associations, dont font partie la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ainsi que les « Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre », d’avoir enseigné la torture dans ses écoles militaires, de façon à ce que certaines pratiques soient appliquées en Algérie, à la fin des années 50 et au début des années 60.
La France, accusée de torture en Algérie
Selon le dossier qu’ils ont été en mesure de transmettre au gouvernement, plusieurs preuves confirment leurs accusations. Premièrement, la pratique de la torture aurait été enseignée dans l’école militaire de Saint-Cyr, dès 1955. En outre, le général Paul Aussaresses, lui-même avoué avoir commis des actes de torture, plus de 40 ans après les faits.
Un autre événement, survenu en 1958 sème le doute. À l’époque, Henri Alleg, communiste, sort un livre intitulé “La Question”, dans lequel il évoque les cas de torture que l’armée française lui a infligés. Un livre qui sera très vite interdit à la vente. À tout cela, ont été ajoutés des dizaines de témoignages de victimes relatant les sévices subis. Noyades, électrifications, battues et humiliations sont notamment dénoncées.
Depuis 2022, des tentatives de réconciliation
Des faits dont semble être au courant le gouvernement français. Il y a deux ans, Paris a d’ailleurs ouvert un nouveau chapitre de son histoire commune avec l’Algérie, en reconnaissant qu’une minorité de militaires, présent sur place, ont effectivement pu répandre la terreur à partir, notamment, d’actes de tortures. Pour autant, jamais de généralité n’a été faite ou reconnue.
Pour beaucoup, ce premier pas, aussi important soit-il, reste incomplet. Dans tous les cas, France et Algérie tentent de recoller les morceaux. Depuis plusieurs années maintenant, des discussions ont été ouvertes afin de réconcilier les deux nations et réconforter “les mémoires blessées”. Une commission d’historiens des deux nationalités a d’ailleurs été créée, dans le but de faire la lumière sur l’une des périodes sombres de cette histoire commune.
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