Face à l’escalade des fraudes fiscales, sociales et douanières, la France intensifie ses efforts pour sécuriser le secteur des retraites, un domaine particulièrement vulnérable aux abus. Un récent rapport met en lumière le préjudice financier subi par le système de retraite français, évalué à près de 200 millions d’euros, une somme significative qui met en évidence l’urgence de la situation.
Le gouvernement, sous la direction de Gabriel Attal, s’est engagé dans un plan ambitieux lancé en mai 2023, visant à endiguer cette saignée financière. L’Assurance retraite, qui gère la pension de base de quelque 15 millions de retraités, est en première ligne de cette bataille contre la fraude. Les chiffres sont alarmants : les pertes évitées grâce à la détection de fraudes ont grimpé de 95 millions d’euros en 2017 à 153 millions en 2021.
Cette hausse témoigne de l’ampleur du problème, mais aussi de l’efficacité accrue des dispositifs de contrôle mis en place par les autorités. Au cœur de cette stratégie de lutte contre la fraude se trouve la vérification renforcée du certificat d’existence. Ce document, essentiel pour attester de la vie des retraités résidant à l’étranger et percevant une pension française, doit être soumis annuellement. Cependant, malgré sa cruciale importance, le système n’est pas infaillible.
Ainsi, des mesures plus strictes sont envisagées pour s’assurer de l’authenticité des informations fournies, en particulier pour les allocataires vivant hors de France, où le contrôle direct est plus complexe. La situation est particulièrement préoccupante en Algérie, où près de 350000 retraités bénéficient d’une pension française. Pour remédier à ce manque d’informations directes, la France a établi un partenariat avec une banque algérienne, permettant ainsi une vérification plus approfondie des dossiers des retraités, notamment ceux absents de réponse pendant six mois.
Des procédures similaires sont également en place au Maroc, illustrant une approche régionale cohérente. Enfin, une mesure notable est la baisse de l’âge pour le contrôle automatique, qui passera de 98 à 85 ans d’ici 2027, dans le but de resserrer davantage les mailles du filet contre les fraudeurs. Cette décision fait suite à une expérimentation en Algérie qui a révélé qu’une proportion significative de centenaires convoqués ne se présentait pas, entraînant la suspension de leur pension.
Par ailleurs, l’Assurance retraite aura bientôt accès au Fichier des comptes bancaires français, un outil supplémentaire pour affiner la précision de ses contrôles. Ces initiatives montrent la détermination de la France à sécuriser son système de retraite, un enjeu financier et social majeur. La lutte contre la fraude est un combat constant, nécessitant une vigilance et une adaptation permanentes face à des schémas d’abus toujours plus élaborés.
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