Les relations entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont longtemps été marquées par des tensions et des accusations mutuelles, enracinées dans les conflits complexes de la région des Grands Lacs. Ces tensions se sont notamment intensifiées avec les activités des groupes armés à la frontière commune, parmi lesquels le Mouvement du 23 mars (M23), accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali, une allégation que le Rwanda a toujours fermement niée. Cette dynamique conflictuelle s’est traduite par des affrontements sporadiques et a alimenté une méfiance persistante, compliquant les efforts de paix régionaux.
Dans ce contexte tendu, le Rwanda a récemment manifesté son opposition à l’engagement de l’Union Africaine en faveur de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en RDC. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, dans une lettre adressée au Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa préoccupation quant à la réunion prévue du Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui envisageait d’approuver et de soutenir le déploiement de la force régionale SAMIRDC.
Kigali avance que l’implication de la SADC, en coalition avec l’armée congolaise et d’autres groupes armés, risquerait d’exacerber le conflit plutôt que de le résoudre. La posture rwandaise met en avant le risque que cette force régionale s’aligne contre le processus politique, essentiel pour atteindre une paix durable dans la région. Par conséquent, le Rwanda exhorte l’Union Africaine à reconsidérer son appui à la SAMIRDC, en mettant l’accent sur la recherche de solutions politiques plutôt que militaires.
Cette démarche du Rwanda s’inscrit dans un contexte où la RDC a renforcé ses opérations militaires contre les rebelles, notamment avec le soutien de la SADC. Les combats récents entre l’armée congolaise et le M23 près de Goma et Sake témoignent de l’intensification du conflit, qui continue d’affecter la vie des civils dans la région.
Face à ces défis, le rôle de l’Union Africaine apparaît comme crucial dans la facilitation du dialogue et la médiation entre les différentes parties. Seule une stratégie concertée, prenant en compte les aspirations et les préoccupations de chaque acteur, pourra ouvrir la voie vers une paix durable dans la région.
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