Avec la recrudescence des crises sécuritaires au Sahel, la France a vu sa présence remise en question, au profit d’une influence grandissante de la Russie et de la société privée russe Wagner, notamment au Mali, au Burkina et au Niger. Faute de résultats et après des mois de tension, la France a dû quitter ses trois pays à la faveur de la prise de pouvoir des militaires. Face à cette situation, la France cherche à repenser sa stratégie dans la région, notamment en mettant l’accent sur la guerre d’influence et les réseaux sociaux. Revenant sur les accusations de la France le président russe a tenu à faire passer un message.
En effet dans une récente intervention télévisée, le président russe Vladimir Poutine a évoqué une certaine rancune de la part du président français Emmanuel Macron, attribuée à l’expansion de l’influence russe sur le continent africain. Cette situation serait en partie liée selon lui, aux activités du groupe paramilitaire Wagner, connu pour ses opérations en Syrie avant de s’étendre en Afrique. Poutine réfute l’idée que la Russie chercherait à supplanter la France en Afrique, insistant sur le fait que les actions initiales relevaient principalement de considérations économiques et du fait que les pays concernés ne voulaient plus travailler avec Paris dans certains domaines.
Des choix économiques
La montée en puissance de Wagner en Afrique a suscité des inquiétudes à Paris, où l’on voit d’un mauvais œil cette compétition croissante. Toutefois, le président russe maintient que les relations entre la Russie et les pays africains sont guidées par des choix économiques souverains de ces derniers, indépendamment des anciennes influences coloniales. Il souligne la nature transactionnelle de ces interactions, où des États africains choisissent de collaborer avec des entités russes pour des raisons qui leur sont propres.
Poutine s’est également défendu contre les accusations de néocolonialisme en Afrique, arguant que les engagements russes sur le continent sont le résultat de demandes légitimes des gouvernements africains. Ces derniers, selon lui, aspirent à diversifier leurs partenariats internationaux, s’éloignant ainsi de l’hégémonie traditionnelle française.
« Je ne comprends pas pourquoi on pourrait être fâchés contre nous si un État indépendant souhaite renforcer ses relations avec des partenaires en provenance d’autres pays, notamment de Russie… Nous ne nous sommes pas imposées à l’Afrique. Nous n’avons pas évincé la France, le problème est autre. C’est ce fameux groupe Wagner. Il a d’abord réalisé un certain nombre de projets économiques en Syrie, puis s’est déplacé vers d’autres pays d’Afrique. Le ministère de la défense l’a soutenu, mais uniquement parce qu’il s’agissait d’un groupe russe, rien de plus » a-t-il affirmé.
En dépit des sanctions occidentales et des controverses internationales, le Kremlin continue de tisser des liens avec des pays africains, notamment dans la région du Sahel. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de long terme visant à consolider la présence russe en Afrique, au travers de partenariats économiques et militaires, souvent entourés d’un voile de discrétion.
La rivalité franco-russe en Afrique soulève des questions sur l’avenir des relations internationales sur le continent, où la compétition pour l’influence politique et économique devient de plus en plus complexe. Les développements futurs dépendront en grande partie de la capacité des acteurs internationaux à naviguer dans ce paysage géopolitique en mutation, tout en respectant la souveraineté et les choix des nations africaines.
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