L’Europe ne cesse d’enclencher des mécanismes audacieux pour assurer son indépendance énergétique. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient de signer un accord de subvention avec Elica Interconnector, filiale du groupe grec Copelouzos pour la réalisation d’un projet d’interconnexion électrique ambitieux entre l’Égypte et la Grèce.
Le projet, connu sous le nom de GREGY, prévoit la pose d’un câble sous-marin de 950 kilomètres. Il permettra de transporter de l’électricité verte produite en Égypte vers la Grèce. L’objectif est ensuite d’acheminer cette énergie vers le reste du continent européen. Avec ce projet, Le Caire confirme son rôle croissant comme fournisseur d’énergie renouvelable.
Le pays d’Afrique du Nord profite d’un fort ensoleillement et d’une production solaire en nette croissance. Pour l’Europe, cette interconnexion offre une nouvelle source d’approvisionnement en électricité bas carbone, à un moment où la sécurité énergétique est devenue une priorité. Selon les promoteurs du projet, cette liaison permettra d’éviter l’émission de millions de tonnes de CO₂ chaque année. Elle renforcera aussi la coopération énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Union européenne, dans un contexte où les enjeux climatiques imposent de repenser les partenariats énergétiques.
Au-delà des aspects techniques, le projet GREGY a aussi une dimension stratégique. Il illustre la volonté de l’Europe de diversifier ses sources d’énergie, tout en soutenant la transition énergétique chez ses voisins. La subvention de la BERD s’inscrit dans cette logique de coopération gagnant-gagnant. La mise en service du câble est attendue dans les prochaines années. Une fois opérationnel, il deviendra l’un des plus longs câbles électriques sous-marins du monde, symbole d’une nouvelle ère pour les échanges énergétiques entre l’Afrique et l’Europe.
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