Le Togo a récemment franchi une étape majeure dans son évolution institutionnelle, en adoptant une nouvelle Constitution qui transforme en profondeur son système politique. Ce texte fondateur, entré en vigueur en mai 2024, met fin au régime présidentiel en place depuis l’indépendance, au profit d’un régime parlementaire. ce samedi, Faure Gnassingbé a prêté serment en tant que Président du Conseil des Ministres.
Dans le nouveau cadre en vigueur au Togo, les pouvoirs exécutifs sont transférés au Président du Conseil des ministres, qui devient la figure centrale de la gouvernance nationale. Ce changement redéfinit les rôles au sommet de l’État, réduisant désormais la fonction présidentielle à une posture honorifique, tandis que le Président du Conseil assume la direction effective de l’exécutif, la politique intérieure et extérieure, ainsi que le commandement des forces armées.
Faure Essozimna Gnassingbé, à 58 ans, a été désigné Président du Conseil des ministres ce samedi 3 mai, à l’issue d’une séance plénière de l’Assemblée nationale. Cette désignation découle directement de la nouvelle architecture constitutionnelle, notamment l’article 47 qui prévoit que le chef du parti majoritaire, ou celui d’une coalition majoritaire, accède de droit à cette fonction. L’Union pour la République (Unir), formation politique présidée par Faure Gnassingbé, détient une majorité écrasante de 108 sièges sur 113 au sein du Parlement, ce qui a rendu cette nomination attendue.
Peu après cette confirmation parlementaire, Faure Gnassingbé a prêté serment devant la Cour constitutionnelle, officialisant son entrée en fonction sous cette nouvelle casquette institutionnelle. La cérémonie, sobre mais symbolique, a marqué le début effectif de ce nouveau chapitre politique, au moment même où le pays s’apprête à élire un Président de la République à rôle essentiellement protocolaire, par le biais d’un scrutin indirect réunissant les deux chambres du Parlement.
Kodjo Adedze, président de l’Assemblée nationale, a qualifié cet événement d’étape clé dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions constitutionnelles, insistant sur l’importance de ce jalon dans l’évolution politique du pays. Toutefois, cette transformation institutionnelle ne fait pas l’unanimité : si les partisans du pouvoir saluent une modernisation des institutions, plusieurs voix critiques au sein de l’opposition considèrent cette réforme comme un moyen détourné pour Faure Gnassingbé de rester à la tête de l’exécutif, fort de la domination de son parti sur la scène parlementaire.
Cette désignation intervient près d’un an après la révision constitutionnelle, qui continue de redessiner les contours du paysage politique togolais. Alors que le pays entre dans une phase de transition vers un régime parlementaire pleinement opérationnel, les regards restent tournés vers la mise en pratique concrète de ces réformes et leur impact sur la vie démocratique nationale.
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