Dans la nuit du mardi au mercredi dernier, les députés de la 9ème législature ont adopté la loi n°2024-13 portant modification et complément du code électoral de la République du Bénin. Cette réforme adoptée par 79 voix pour, 28 contre et 01 abstention, marque un tournant majeur dans l’histoire politique du pays qui se prépare pour sa première expérience d’organisation d’élections générales en 2026.
Le Parlement béninois a doté le Bénin d’un nouveau code électoral cette semaine. Cette législation, fruit d’une fusion de propositions de lois des députés Aké Natondé et Augustin Ahouanvoébla, répond à une injonction de la Cour constitutionnelle au début de l’année à la suite du recours d’un citoyen qui a été adressé à la haute juridiction. Selon la majorité parlementaire, le nouveau code électoral qui suscite des inquiétudes au sein des populations et qui est vertement critiqué par les députés de l’opposition, vise à moderniser et à renforcer le système partisan béninois pour le rendre plus inclusif et représentatif de la diversité nationale. Bien que le nouveau texte corse les conditions de participation des candidats de tous les bords et avant le contrôle de conformité de la loi et sa promulgation par le président de la République, il est important de relever que le code validé par les députés de la 9è législature renforce le rôle des partis politiques dans la gouvernance de notre pays le Bénin et exigent des aspirants à la présidence un leadership véritablement national.
Avec ce nouveau texte électoral, plusieurs avancées majeures redéfiniront le paysage politique béninois. L’une des avancées les plus significatives de ce texte est la place centrale accordée aux partis politiques dans la gouvernance et le développement du pays. Désormais, les partis politiques sont les véritables acteurs de la vie politique, avec pour mission essentielle de promouvoir l’unité nationale et le développement équilibré de toutes les régions. En effet, le nouveau code électoral exige que les partis aient une envergure nationale, en étant présents et suffisamment représentatifs dans toutes les circonscriptions électorales.
Ce nouveau texte électoral peut paraître très ambitieux voire totalement inapplicable au regard de la configuration actuelle du visage politique béninois et des résultats au cours des dernières législatives qui ont eu lieu en 2023, mais il devrait amener les formations politiques toutes tendances confondues à se surpasser pour étendre leur influence à l’échelle nationale. Cette exigence n’est pas seulement une formalité, mais pourrait être interprétée comme une garantie pour le peuple béninois que chaque région aura une voix dans les affaires nationales. Un parti politique qui néglige une région risque désormais d’être éliminé du fait de cette seule circonscription, encourageant ainsi une présence équitable sur l’ensemble du territoire.
Le nouveau code va sans doute également assurer la durabilité des partis politiques qui auront un ancrage au plan national en les incitant à se développer à travers tout le pays. En étant présents dans toutes les régions, les partis politiques peuvent mieux résister au temps et contribuer à la stabilité politique du Bénin en participant quotidiennement à la vie politique de notre pays.
En outre, le nouveau code électoral met fin à la prépondérance des leaders régionaux sur les partis politiques comme c’était le cas au cours des vingt dernières années. En imposant aux partis d’obtenir au moins 20% des suffrages dans chaque circonscription électorale pour être éligible au partage des sièges, elle garantit que les partis ne puissent plus se contenter d’être représentatifs dans quelques régions seulement. Cette mesure encourage les partis à construire un soutien politique solide et diversifié à travers tout le pays, renforçant ainsi la légitimité de la gouvernance politique.
Un chef d’État véritablement légitime
Par ailleurs, le nouveau code électoral exige également des candidats à l’élection présidentielle, une présence et un soutien politique étendu à travers tout le pays. Concrètement les aspirants à la présidence doivent bénéficier du parrainage d’au moins 15% des élus provenant de 3/5ème des circonscriptions électorales législatives. Cette disposition vise à garantir que les futurs dirigeants du Bénin soient véritablement représentatifs de la nation dans son ensemble. Ce critère assure que les candidats présidentiels bénéficient d’un soutien populaire étendu à travers tout le pays, renforçant ainsi leur légitimité et leur capacité à gouverner efficacement.
En adoptant ce nouveau code électoral ambitieux qui peut être amélioré après son expérimentation, le Bénin rejoint le rang des grandes démocraties africaines et internationales qui reconnaissent l’importance cruciale des partis politiques dans la gouvernance et le développement du pays. Des pays comme le Ghana et le Nigeria, où de grands partis politiques ont joué un rôle central dans la stabilité et l’unité nationale, servent certainement d’exemples pour redéfinir le paysage politique de notre pays le Bénin.
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