Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont marquées par une animosité persistante, exacerbée par le conflit autour du Sahara Occidental. Depuis que le Maroc a annexé ce territoire en 1975, une guerre froide s’est instaurée entre les deux pays. L’Algérie soutient le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, tandis que le Maroc défend sa souveraineté sur la région.
Les tensions ont évolué au-delà des frontières, affectant les relations diplomatiques et économiques et contribuant à une instabilité régionale. Ces contentieux se sont complexifiés avec des implications dans les politiques énergétiques, les alliances militaires et les dynamiques de coopération internationale.
La récente visite du ministre algérien des Affaires étrangères à Nairobi s’inscrit dans un contexte où le Kenya semble se rapprocher du Maroc, notamment à travers un dossier sensible : la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) contrôlée par le Polisario et soutenue par l’Algérie. Le Kenya, sous la nouvelle administration de Ruto, a montré des signes de pivot diplomatique qui pourraient incliner davantage vers le Maroc, suscitant l’alerte d’Alger.
Le renforcement des liens entre le Kenya et l’Algérie, discuté lors de la visite, aborde directement la question de l’urée et autres échanges commerciaux, mais l’ombre du Sahara Occidental plane sur ces discussions. La coopération en agriculture et éducation est mise en avant, mais les enjeux géopolitiques semblent piloter les véritables intentions des déplacements diplomatiques.
Le Maroc et le Kenya s’engagent également dans un rapprochement notable, marqué par une visite prévue du président kényan William Ruto au Maroc. Cette initiative est perçue par certains comme une manœuvre pour raffermir les liens bilatéraux, notamment dans le contexte où le Kenya pourrait jouer un rôle clé dans la stratégie africaine du Maroc.
La diplomatie marocaine, par ses actions, cherche à établir des partenariats stratégiques avec des nations clés telles que le Kenya. Ensemble, ils envisagent de redéfinir les contours de la coopération Sud-Sud, tout en laissant l’Algérie à l’écart de cette dynamique croissante. Les efforts du Maroc pour étendre son influence en Afrique de l’Est, et particulièrement avec le Kenya, signalent une volonté de renforcer une présence marocaine sur le continent.
Le panorama diplomatique entre le Maroc, l’Algérie et le Kenya se complexifie avec des initiatives visant à consolider ou redéfinir des alliances. Le Maroc et le Kenya, par leur coopération, cherchent à affirmer leur rôle sur la scène africaine, tandis que l’Algérie, malgré une réaction prudente, reste une figure centrale dans la géopolitique régionale, attentive aux évolutions qui pourraient influencer son positionnement stratégique.
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