L’Algérie pourrait bien devenir le théâtre d’un investissement majeur dans le secteur des véhicules électriques, avec l’arrivée probable de la plus grande usine de batteries au lithium en Afrique. Cette perspective résulte de l’intérêt manifesté par le géant chinois BYD pour le territoire algérien, suite à l’annulation de son projet de construction d’usine au Maroc.
Le projet initial de BYD au Maroc, lancé en 2017, prévoyait la mise en place d’une usine de batteries pour voitures électriques, ainsi que des installations pour la production de bus et de camions électriques, et même une usine dédiée aux voitures monorail électriques. Malheureusement, après sept ans d’attente, ce projet a été abandonné en raison du manque d’engagement de la part des autorités marocaines et de la faible demande de véhicules électriques sur le marché local.
Cette déconvenue pour le Maroc semble être une opportunité pour l’Algérie. En effet, plusieurs observateurs et sources concordent pour affirmer que l’Algérie pourrait bénéficier de la relocalisation de ce projet stratégique sur son territoire. Les conditions sont réunies pour que BYD, séduit par les avantages fiscaux et les facilités d’investissement offerts par la nouvelle loi algérienne sur l’investissement, considère sérieusement l’implantation de son usine sur le sol algérien.
Le contexte de cette potentielle installation en Algérie est d’autant plus pertinent que la Chine est actuellement le leader mondial de la production de voitures électriques, avec près de la moitié des véhicules électriques fabriqués dans le monde provenant de ce pays. Avec une expertise avérée dans le domaine et une volonté affichée de s’étendre en Afrique, BYD voit en l’Algérie un marché prometteur pour son expansion.
L’Algérie, de son côté, est en position idéale pour saisir cette opportunité dans le domaine du véhicule électrique. La nouvelle loi sur l’investissement offre des incitations attractives aux entreprises du secteur automobile, notamment des exonérations fiscales et douanières, ainsi que la mise à disposition de terrains à prix réduits pour le développement de l’industrie locale.
Les relations entre l’Algérie et la Chine sont également un facteur déterminant dans ce projet. Les deux pays entretiennent des liens historiques et ont récemment réaffirmé leur engagement mutuel à approfondir leur coopération dans divers domaines, dont l’automobile. Cette coopération s’inscrit dans le cadre de la vision d’une « Nouvelle Algérie » et de l’initiative chinoise de la « Ceinture et la Route », qui visent à renforcer les échanges et les partenariats entre les deux nations.
L’annonce d’une possible implantation de la gigantesque usine de batteries au lithium de BYD en Algérie ne va certainement pas manquer de susciter des remous dans la région du Maghreb. Alors que le géant chinois détourne son regard du Maroc pour se tourner vers l’Algérie, cette décision risque d’exacerber davantage les tensions entre ces deux acteurs économiques concurrents. Les ambitions affichées par BYD pour s’établir en Algérie, après l’échec de son projet au Maroc, pourraient intensifier la compétition pour attirer les investissements étrangers et développer les industries automobiles électriques dans la région.
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