Les récentes données monétaires et financières, divulguées par la Banque Centrale de Tunisie, ont mis en lumière une tendance alarmante : une forte augmentation des services de la dette extérieure. Alors que les recettes touristiques et les revenus du travail ont enregistré une hausse, ils semblent incapables de suivre le rythme effréné de cette dette qui grimpe en flèche.
Selon les chiffres publiés le vendredi 19 avril 2024, les services de la dette extérieure ont plus que doublé, atteignant un montant astronomique de 6,1 milliards de dinars rapportent plusieurs médias locaux. Cette hausse spectaculaire représente une augmentation de 116,4% par rapport à l’année précédente où ils s’élevaient à 2,8 milliards de dinars à la même période.
Cette croissance exponentielle s’explique en grande partie par le remboursement d’un eurobond d’une valeur de 850 millions d’euros en capital, effectué le 17 février. Ce paiement a été accompagné d’intérêts supplémentaires de 47,8 millions d’euros, portant le total à 898 millions d’euros, soit l’équivalent de 3 milliards de dinars, comme l’a expliqué la BCT.
Malgré une légère augmentation des recettes touristiques et des revenus du travail, qui ont respectivement grimpé de 7,6% et 4,4%, ces revenus combinés ne couvrent qu’environ 54% des services de la dette extérieure cumulés jusqu’à la date du 10 avril 2024, d’après les données fournies par la BCT. Ces recettes ont généré un montant total de 3,3 milliards de dinars, soit près de la moitié du montant de la dette extérieure cumulée.
Cependant, au milieu de cette montée inquiétante des dettes, une lueur d’espoir brille dans le domaine des avoirs nets en devises. À la date du 19 avril 2024, ces avoirs se sont élevés à 23,5 milliards de dinars, représentant ainsi 107 jours d’importation. Comparativement à l’année précédente, cette valeur a progressé, passant de 21,8 milliards de dinars à 23,5 milliards de dinars, assurant ainsi une marge de sécurité plus confortable pour le pays, avec 13 jours supplémentaires d’importation.
Toutefois, malgré cette réserve de devises, l’augmentation rapide des services de la dette extérieure demeure un sujet de préoccupation majeur pour les autorités tunisiennes.
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