Les immigrants africains en Occident font souvent face à d’importants défis administratifs et juridiques pour régulariser leur situation, même après des décennies de vie sur ces territoires. Ces péripéties ne se limitent pas seulement à l’obtention de papiers mais s’étendent à la reconnaissance de leurs droits les plus fondamentaux, notamment l’accès aux services de santé, au travail régulier et à la stabilité résidentielle. La complexité des systèmes d’immigration et des politiques changeantes ajoutent des couches de difficultés, souvent méconnues du grand public.
Nelson Shardey, un Ghanéen de 74 ans, vit au Royaume-Uni depuis son arrivée en 1977 pour étudier la comptabilité. Ayant vécu presque 50 ans dans le pays, il a été confronté à une situation surprenante lorsqu’il a demandé un passeport pour retourner au Ghana à la suite du décès de sa mère. Malgré sa longue présence, les autorités britanniques lui ont informé qu’il n’était pas considéré comme citoyen britannique et devrait attendre encore dix ans pour pouvoir prétendre à la résidence permanente.
M. Shardey, qui a assumé qu’il était officiellement britannique, a été particulièrement choqué par cette nouvelle. Pendant des années, personne n’avait remis en question son statut. Il a travaillé, payé ses impôts, contracté un prêt hypothécaire pour sa maison et mené une vie normale en toute quiétude. L’annonce de l’Office Home britannique a donc été un coup dur, d’autant plus que Shardey se remettait d’un cancer de la prostate.
Face à cette situation, Shardey a dû envisager de payer environ 17 500 livres sterling sur dix ans pour maintenir son droit de séjour et accéder aux services de santé. Cette somme, énorme pour un retraité, lui semble être une punition plutôt qu’une solution équitable. Son cas a pris une tournure plus dramatique lorsque, en essayant de prolonger son droit de séjour, il a rempli un mauvais formulaire en ligne, ce qui a réinitialisé le compteur de ces dix années d’attente.
Malgré ses contributions significatives à la société britannique, y compris des services de juré et un prix de bravoure de la police en 2007 après avoir maîtrisé un voleur, l’avenir de M. Shardey au Royaume-Uni est incertain. Nicola Burgess, avocate à l’Unité d’aide à l’immigration de Greater Manchester, a pris la défense de Shardey et a intenté une action en justice contre l’Office Home, qui a refusé de commenter l’affaire.
L’histoire de Nelson Shardey souligne les défis auxquels sont confrontés de nombreux immigrants, qui, après avoir consacré leur vie à leur pays d’accueil, se retrouvent piégés par des réglementations souvent incompréhensibles et impitoyables.
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