Ce pays arabe lance une méga-commande d’avions

Photo: DR

Dans le contexte tendu de l’industrie aéronautique, marqué par plusieurs revers pour Boeing, notamment des incidents récents sur ses vols, l’annonce d’une commande massive d’avions par l’Arabie Saoudite apporte un éclair de lumière sur le marché. En effet, le constructeur américain, qui vient de faire face à un incident lors d’un vol Montréal-Lyon obligeant l’appareil à faire demi-tour, se trouve dans une période critique, cherchant à redorer son blason tout en faisant face à une concurrence acharnée.

Le 20 mai dernier, un communiqué de Saudia Group, qui gère la compagnie aérienne nationale saoudienne Saudia, a révélé la conclusion d’un accord qualifié d’historique. Cette entente, d’un montant annoncé de 19 milliards de dollars, concerne l’acquisition de 105 avions de la famille A320neo d’Airbus. Ce contrat d’ampleur témoigne de l’ambition saoudienne de se positionner comme un leader dans le transport aérien mondial, loin de sa traditionnelle dépendance à l’or noir.

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La commande se décompose entre 54 Airbus A321neo pour Saudia et 51 Airbus, incluant des A320neo et A321neo, pour sa filiale à bas coût, Flyadeal. Ces acquisitions s’inscrivent dans le cadre de la Vision 2030, un programme ambitieux visant à diversifier l’économie du royaume et à établir le pays comme un hub touristique et commercial majeur.

Cette transaction s’ajoute à une série de contrats que le royaume a conclus lors de divers événements internationaux, notamment au Salon de l’aéronautique du Bourget en 2023 où Flyadeal s’était déjà engagée pour l’achat de 30 A320neo. Le mouvement vers un renforcement significatif de la flotte aérienne saoudienne était déjà palpable.

Cependant, dans cette dynamique de modernisation et d’expansion, Airbus n’est pas le seul gagnant. Boeing, malgré ses défis, continue de jouer un rôle clé dans le développement de l’aviation saoudienne. Avant cette annonce, le Fonds public d’investissement saoudien avait commandé 78 Boeing 787 Dreamliners, avec une option pour 43 appareils supplémentaires, destinés principalement à Saudia Airlines et à la nouvelle Riyadh Air.

L’Arabie Saoudite ne se contente pas d’augmenter sa flotte, mais projette également de développer ses infrastructures aéroportuaires avec la construction d’un nouvel aéroport à Riyad pouvant accueillir jusqu’à 120 millions de passagers par an. Ce projet, s’il se réalise, placerait le royaume parmi les plus grandes plaques tournantes du trafic aérien mondial, rivalisant avec Dubaï et Doha.

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Cette offensive saoudienne dans l’aéronautique, tout en renforçant son partenariat historique avec Boeing, constitue aussi une petite victoire pour Airbus, qui consolide sa présence dans une région cruciale. Les implications de ces acquisitions vont bien au-delà du secteur aérien, s’inscrivant dans une stratégie plus large de réformes économiques et de diversification pilotée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Avec cette méga-commande, l’Arabie Saoudite signe donc un moment déterminant pour l’avenir de son économie mais aussi pour le marché aéronautique mondial.

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