Le directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp/Co) est une fois encore revenu sur la création de l’Alliance des États du Sahel (Aes). À la faveur d’une interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire catholique La Croix du Bénin, le père Arnaud éric Aguénounon a décrypté cette initiative des dirigeants des pays du Sahel. Il s’est attardé sur l’implication de la création de ce regroupement, les avantages ainsi que les inconvénients. Il n’a pas manqué de proposer des approches de solutions pour que les organisations sous-régionales ne soient pas disloquées.
La première remarque qui a été faite par le diplômé en Relations Internationales, écrivain, essayiste et analyste politique avec la création de l’Alliance des États du Sahel (Aes) est que ce regroupement est constitué des États dont les dirigeants sont venus au pouvoir par les Coups d’État. Il a notamment fait remarquer que les dirigeants en question ont pris le pouvoir parce qu’ils pensaient qu’ils seraient en mesure de changer les choses. « C’est purement et simplement de la démagogie parce que le rôle essentiel du soldat, ce n’est pas la gouvernance politique », a fait remarquer l’homme de Dieu.
La Russie offre l’avantage militaire
La seconde remarque faite par le directeur de l’Iajp est la proximité de ces dirigeants avec la Russie. A ce niveau, son analyse révèle que sur le plan militaire, Moscou peut soutenir les pays dont il est question. Mais sur le plan économique, ils auraient du mal à tenir. Son analyse n’a pas manqué d’évoquer le projet de création de la monnaie unique que brandissent les dirigeants de l’Aes. « Ils ont un avantage au plan militaire, car la Russie est une puissance dans le domaine. Malheureusement, sur le plan économique et industriel, le pays de Poutine n’a pas grand-chose à leur apporter. Tout état d’Occident étant impérialiste, on peut regretter que les dirigeants de l’Aés se piègent », a-t-il martelé dans les colonnes de l’hebdomadaire catholique La Croix du Bénin.
L’industrialisation…
Pour lui, la proximité de la Russie avec ces pays devrait interpeller. Cette option de la Russie intervient dans un contexte, où, une guerre est en cours avec l’Occident. Il note par la suite que la libération d’un pays ne devrait pas se résumer à quitter la tutelle d’un parrain pour un autre. « Il faut que nous soyons capables de transformer sur place nos matières premières. C’est quand nous allons nous industrialiser que nous pourrons commencer un chemin d’affranchissement », a-t-il proposé comme solution à ce problème. Envers les pays de l’Aes, le père Arnaud éric Aguénounon recommande aux pays de la Cedeao, une certaine ouverture afin de ne pas couper totalement les discussions. « Il revient également aux autres pays de la Cédéao et de l’Uémoa de ne pas se braquer contre les pays de l’Aés. Qu’ils travaillent plutôt ensemble avec ces états pour créer des ponts de dialogue », conseille-t-il.
Laisser un commentaire