Le pétrole nigérien bloqué par les autorités béninoises peut désormais quitter Cotonou. C’est du moins ce qui ressort d’un point de presse animé par le ministre Adambi mercredi dernier après des échanges entre Patrice Talon et une délégation chinoise. Si cette information a permis de comprendre que les discussions vont s’ouvrir entre le Bénin et le Niger, il est difficile de dire qu’une normalisation des relations serait pour demain.
Rétropédalage ou retour à la raison après de virulentes critiques sur la décision de bloquer le pétrole nigérien à Cotonou ? Dans tous les cas, l’embarquement par la société chinoise du pétrole provenant du pipeline est désormais autorisé, même si l’on parle de provisoirement. Le gouvernement du Bénin a matérialisé sa volonté d’ouverture aux échanges formels avec les autorités nigériennes. Suite à une lettre de la douane du Niger adressée à celle béninoise et qui faisait état de la participation d’une délégation de cadres nigériens aux opérations de chargement du pétrole nigérien sur la plateforme terminale du pipeline à Sèmè-Podji.
« Le Bénin n’a aucune intention de nuire »
«Le gouvernement du Bénin a donc décidé d’autoriser de façon provisoire le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux », a déclaré le ministre béninois de l’Eau et des Mines, Samou Seïdou Adambi, mercredi 15 mai 2024 lors d’un point de presse conjoint avec une délégation chinoise du groupe CNPC, qui exploite le pipeline. Cette mesure justifie la main tendue et l’ouverture au dialogue formel. « Le Bénin n’a aucune intention de nuire, ni aux intérêts de l’État du Niger, ni à ceux de nos partenaires communs, la CNPC, maison mère de la société WAPCO Bénin », a réarmé le ministre Adambi qui ajoute « il est important de noter que cette autorisation provisoire telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre États ».
Le Niger toujours silencieux laisse la Chine manœuvrer
Du côté du Niger, aucune réaction à la nouvelle décision du Bénin. D’ailleurs, il n’y a jamais eu un quelconque échange officiel entre les autorités étatiques des deux pays depuis les embrouilles nées de l’application intégrale des décisions de la Cedeao, après le coup d’Etat du 26 juillet 2023, mais aussi de certains propos tenus par le N° 1 béninois sur la situation et qui avaient alors suscité de vives réactions dans la sous-région. Comme elles l’avaient annoncé, les autorités nigériennes ont laissé la partie chinoise traiter avec le Bénin et obtenir le trafic du pétrole brut nigérien dont ils s’occupent de l’exploitation.
Alors que le Niger est resté silencieux, la société Wapco a demandé une réunion inter-Etats pour régler définitivement la situation. « Nous sommes actuellement au stade de mise en production et d’exploitation du pétrole. Nous avons obtenu un résultat satisfaisant dans le processus de construction et de la réalisation de ce projet » a déclaré le directeur de la société Wapco avant d’ajouter « nous sommes convaincus et nous avons la conviction que ce projet pipeline va devenir un symbole d’amitié et de développement grâce aux efforts conjugués des trois parties ».
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