Dans un monde où les frontières sont de plus en plus poreuses, les activités transnationales de la police et des services de sécurité attirent une attention internationale accrue. Parmi celles-ci, les opérations clandestines menées par des pays sur le sol étranger posent des défis uniques en matière de souveraineté et de droit international. Un rapport récent et des enquêtes journalistiques ont mis en lumière l’existence de postes de police chinois opérant en France, soulevant des questions sur les limites de l’action gouvernementale dans un pays souverain. Ces découvertes révèlent les complexités des relations internationales modernes et les tensions qui peuvent surgir lorsque les lois d’un pays sont appliquées à l’étranger de manière non officielle.
Des opérations impliquant des postes de police chinois sur le sol français ont été documentées dans un rapport et par une enquête journalistique récente. L’émission « Envoyé spécial » a révélé une tentative de retour forcé d’un dissident chinois à Paris le 22 mars dernier. L’opération impliquait des membres d’une association franco-chinoise et des employés de l’ambassade de Chine, et s’est déroulée avec la complicité d’un bureau de police en Chine.
Les journalistes ont commencé leur enquête à Aubervilliers, suivant une voiture en partance d’un lieu identifié comme un poste de police clandestin chinois. La filature a mené à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, où le dissident a échappé à ses accompagnateurs peu avant l’embarquement.
Selon des témoignages, le dissident, appelé Ling, a été forcé vers l’avion par des individus liés à l’ambassade de Chine. Il a réussi à s’échapper et à récupérer son passeport des mains d’un des accompagnateurs dans le hall de l’aéroport. Cette scène a été filmée par les journalistes présents sur place.
Ce cas à Paris n’est pas isolé. Le rapport de 2022 publié par l’association SafeGuard Defender indique l’existence de quatre adresses en France utilisées par la police chinoise pour des opérations similaires. Deux de ces adresses sont situées à Paris, dans les 11e et 13e arrondissements, et deux autres en Seine-Saint-Denis. Le poste d’Aubervilliers est spécifiquement mentionné pour son implication dans des opérations de retour forcé.
Les services de renseignement français ont confirmé certaines de ces informations, soulignant l’activité de ces postes non officiels sur le territoire national. Ces opérations soulèvent des questions sur la manière dont elles sont menées et les lois internationales potentiellement enfreintes. Pour rappel, le rapport de SafeGuard Defender en 2022 a mis en évidence l’étendue et la nature des opérations menées par ces postes de police clandestins, notant leur présence non seulement en France mais aussi dans d’autres parties du monde.
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