Selon le New York Times, le gouvernement français est accusé d’avoir minimisé le rôle et les risques encourus par les travailleurs sans papiers dans la préparation des Jeux Olympiques de 2024, un événement censé être un modèle de sécurité et d’humanité. Des documents et des témoignages révèlent que les chantiers olympiques auraient été bien plus dangereux que ce que les chiffres officiels ne laissent paraître, et ce, malgré les promesses du président Emmanuel Macron de garantir des conditions de travail sûres, exemptes des abus observés lors de la Coupe du Monde de football au Qatar en 2022.
Des entretiens avec des ouvriers, des responsables syndicaux et des inspecteurs du travail mettent en lumière une réalité troublante. Certains travailleurs immigrés, souvent sans documents officiels, auraient été contraints à effectuer des travaux périlleux pour de longues heures, sans équipements de sécurité adéquats tels que des lunettes de protection ou des harnais. Ces travailleurs décrivent une surveillance laxiste des normes de sécurité, et plusieurs accidents graves n’auraient pas été enregistrés officiellement, échappant ainsi aux statistiques gouvernementales.
Le reportage révèle que deux décès survenus lors des travaux d’un projet de métro, essentiel à la logistique des Jeux, n’ont pas été comptabilisés dans les bilans olympiques. Ces omissions soulèvent des questions sur la validité des déclarations officielles, notamment lorsque le président Macron affirmait, quelques mois avant les Jeux, que la France avait tenu ses engagements en matière de sécurité.
L’article du New York Times pointe également du doigt la définition restrictive que le gouvernement français utilise pour déterminer ce qui constitue un site olympique. Des accidents mortels survenus sur des chantiers non reconnus comme faisant partie intégrante des infrastructures olympiques auraient été classés dans d’autres catégories administratives, minimisant ainsi leur impact sur les données publiques.
En outre, des travailleurs sans papiers auraient été encouragés par leurs employeurs à ne pas signaler leurs blessures ni à consulter de médecins, une pratique qui aiderait à maintenir les statistiques officielles des blessures remarquablement basses. Cette gestion des accidents de travail soulève des inquiétudes quant à la volonté réelle du gouvernement de protéger tous les travailleurs employés sur les sites olympiques, indépendamment de leur statut légal.
Finalement, alors que les Jeux Olympiques sont sur le point de commencer, des travailleurs et des représentants syndicaux continuent de dénoncer les conditions dangereuses et injustes. Certains, comme Daouda Tounkara, un travailleur malien récemment régularisé, et d’autres, ont même intenté une action en justice contre les entreprises de construction pour exploitation et conditions de travail illégales.
Le rapport du Times, basé sur des documents non publiés, des interviews et des témoignages directs, lance un avertissement sévère sur les coulisses brillantes des Jeux Olympiques et remet en question les déclarations d’une organisation sans faille promue par les autorités françaises.
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