À l’issue de négociations intensives à Niamey, le gouvernement nigérien et les représentants des États-Unis ont conclu à un accord de désengagement militaire. Selon les termes de l’accord, le retrait des troupes américaines, estimées à un millier entre soldats et contractuels, devra être finalisé d’ici le 15 septembre 2024. Les discussions, marquées par un respect mutuel et une transparence affirmée, ont permis d’établir un protocole de retrait assurant la sécurité des forces américaines pendant leur départ.
Toutefois, au-delà de ce désengagement militaire, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement envers le Niger dans le domaine du développement. Un nouvel accord, impliquant un soutien financier de près de 500 millions de dollars sur trois ans, a été annoncé, signifiant que la coopération entre les deux pays se poursuivra, mais avec une orientation désormais axée sur le développement et non plus uniquement sur le militaire.
Peu de temps après le coup d’État qui a porté au pouvoir le nouveau régime en juillet 2023, Niamey a remis en question les termes de l’accord de coopération militaire avec les États-Unis. Cette décision a initié un retrait progressif des forces américaines qui participaient notamment à des opérations antijihadistes à partir d’une base stratégique à Agadez, érigée pour un coût avoisinant les 100 millions de dollars.
Outre les enjeux militaires, les modalités de ce désengagement ont été précisées lors des récentes discussions, incluant des facilités administratives telles que les autorisations de survol et d’atterrissage pour les vols militaires. Ce cadre a permis d’assurer que le retrait se fasse dans des conditions optimales, sécurisant ainsi le personnel américain jusqu’à leur sortie définitive du territoire nigérien.
Sur le plan diplomatique, malgré les tensions occasionnées par la visite en mars de la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, qui a crispé les relations en menaçant Niamey de sanctions, les deux nations ont maintenu un canal de communication ouvert. Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, avait alors exprimé publiquement son mécontentement, soulignant une certaine passivité des troupes américaines face aux menaces terroristes.
Cette évolution marque une nouvelle phase dans les relations entre le Niger et les États-Unis, recentrant les efforts sur le renforcement des capacités civiles et le développement économique, malgré la fin d’une ère de collaboration militaire étroite.
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