Le développement des mini-réacteurs nucléaires connaît une accélération mondiale, reflétant une quête croissante pour des solutions énergétiques compactes et efficaces. Ces réacteurs, plus petits et souvent modulaires, sont conçus pour être plus flexibles et plus sûrs que les réacteurs traditionnels. Aux États-Unis, au Canada, en Russie et en Chine, des initiatives visent à créer des réacteurs pouvant être déployés rapidement pour alimenter des zones reculées ou des installations industrielles spécifiques. Cette tendance s’accompagne d’une volonté de réduire les déchets nucléaires et d’optimiser l’utilisation des ressources existantes.
En France, la société Naarea s’illustre avec un projet de mini-réacteur utilisant comme combustible des déchets nucléaires. Selon un reportage de TF1, ce réacteur ambitionne de fournir de l’énergie à partir de 2030 pour des villes isolées et des usines, en utilisant du plutonium issu des réacteurs actuels. Le projet représente un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros, visant à transformer les déchets de longue durée de vie en une ressource énergétique viable. Ce concept s’aligne sur une vision durable et innovante de la gestion des déchets nucléaires.
Parallèlement, la start-up Jimmy Energy, basée au Creusot, prévoit de lancer la construction de son usine dès septembre. Avec un investissement de 100 millions d’euros, l’objectif est de produire un réacteur capable de générer de la chaleur pour des procédés industriels d’ici la fin de 2026. Ce réacteur vise à remplacer le gaz polluant par une source de chaleur décarbonée, répondant ainsi à la demande croissante des industriels pour des solutions énergétiques plus vertes et plus économiques.
EDF, de son côté, développe le projet Nuward, un mini-réacteur de 15 mètres de haut, dix fois plus petit que les réacteurs EPR traditionnels. Ce réacteur a la particularité de produire à la fois de l’électricité et de la vapeur, utilisable pour des applications industrielles ou pour la production d’hydrogène. EDF envisage de déployer ces réacteurs principalement à l’étranger, avec des discussions en cours avec plusieurs pays européens cherchant à remplacer leurs centrales à charbon.
Ces projets doivent cependant passer par les contrôles rigoureux de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un processus souvent long et exigeant. L’accent est mis sur la sécurité et la conformité réglementaire pour garantir que ces nouvelles technologies peuvent être intégrées de manière sûre et efficace dans le paysage énergétique européen. Avec des investissements significatifs et une volonté claire de moderniser et de diversifier l’approvisionnement énergétique, la France se positionne comme un acteur clé dans le domaine.
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