Afrique: les occidentaux remplacés par des chinois et des locaux dans ce pays

Abuja. Photo : DR

Pendant des décennies, les multinationales américaines et européennes ont dominé le paysage économique mondial, éclipsant leurs concurrents asiatiques et russes dans des marchés clés à travers le monde, y compris en Afrique. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont joué un rôle prépondérant dans des secteurs allant de la technologie à la fabrication industrielle, bénéficiant de vastes réseaux de distribution et d’une avance technologique significative. Cependant, ce paysage commence à évoluer de manière notable, particulièrement au Nigeria où un changement de garde est en cours, avec un retrait progressif des géants occidentaux au profit d’entreprises asiatiques et locales.

Les raisons du retrait des multinationales occidentales sont multiples et complexes. En première ligne, l’inflation galopante, une monnaie qui se déprécie, une sécurité précaire, et des pénuries d’électricité font partie des principaux défis économiques que ces entreprises rencontrent au Nigeria. Par exemple, le groupe Procter & Gamble a fermé une installation de 300 millions de dollars, laissant place à Fouani Group, une entreprise locale, pour reprendre la production dans le même complexe. Ces difficultés économiques, exacerbées par des politiques gouvernementales parfois mal reçues comme la suppression des subventions au carburant et la dépréciation de la monnaie, ont rendu le marché nigérian particulièrement ardu pour les firmes étrangères.

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En contraste, des entreprises asiatiques et locales saisissent ces opportunités pour s’implanter et prospérer. Tolaram Group de Singapour a acquis une participation majoritaire dans Guinness Nigeria Plc, reflétant une tendance où ces entreprises adaptent mieux leurs opérations aux réalités locales. Tolaram, par exemple, a mis en place des installations intégrées de production au Nigeria, y compris des plantations de palmiers à huile, pour localiser la production de matières premières et réduire les risques liés aux fluctuations monétaires.

La stratégie de localisation a permis à certaines marques comme Indomie de Tolaram de devenir des noms familiers au Nigeria. Cette approche, combinée avec la capacité de naviguer dans des environnements difficiles comme celui de l’Indonésie, montre que les entreprises asiatiques peuvent non seulement survivre mais aussi prospérer dans des marchés volatiles.

Toutefois, ce changement n’est pas sans défis pour les entreprises locales. Le retrait de firmes telles que Kimberly-Clark Corp., Sanofi SA, et Bayer AG pèse lourd sur les efforts du président nigérian Bola Tinubu pour revitaliser une économie en difficulté. Girish Sharma, directeur exécutif chez Tolaram, reste cependant optimiste, soulignant la croyance en le potentiel du Nigeria malgré ces défis.

En conclusion, l’évolution du paysage économique au Nigeria illustre un exemple plus large de la dynamique changeante en Afrique, où les entreprises locales et asiatiques prennent le relais des multinationales occidentales. Ce phénomène pourrait remodeler non seulement les économies locales mais aussi influencer les relations internationales et les stratégies globales des entreprises à travers le monde. Si les défis demeurent, les opportunités de croissance et d’innovation pourraient bien redéfinir l’avenir économique du Nigeria et, par extension, de l’Afrique.

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