Au cœur de Cotonou, le marché Dantokpa déploie ses étals sur près de 20 hectares, faisant de lui le plus grand marché à ciel ouvert d’Afrique de l’Ouest. Ce lieu emblématique, mélangeant produits alimentaires, textiles, articles électroniques et ménagers, est plus qu’un simple espace commercial ; c’est un symbole de l’identité et de l’histoire béninoise. Récemment, un projet de démolition de ce marché historique a été mis en lumière, provoquant une vive réaction de la part de Célestine Zanou, ancienne directrice de cabinet de l’ex-président Mathieu Kérékou.
Selon la Directrice Générale de l’Agence nationale de gestion des marchés (ANaGeM), les commerçants doivent se préparer à une transition vers de nouveaux marchés, anticipant une destruction imminente de Dantokpa. Cette annonce a suscité une onde de choc parmi les populations qui voient en ce lieu plus qu’un marché, mais un patrimoine à préserver.
Célestine Zanou, avec sa profonde connaissance de l’histoire locale et de la géographie, considère cette décision comme une menace directe à la mémoire collective. Elle argumente que Dantokpa est ancré dans l’identité dahoméenne et béninoise depuis plus d’un siècle. La destruction de ce marché, selon elle, équivaudrait à une amputation culturelle, effaçant un chapitre vital de l’histoire nationale.
L’ancienne directrice s’exprime avec une intensité particulière sur les conséquences d’une telle action : la perte d’un centre de vie économique et social, et un coup porté à l’âme d’un peuple déjà touché par des destructions antérieures non consensuelles. Elle appelle à une mobilisation pour empêcher ce qu’elle décrit comme un « projet funeste et dangereux ».
Au-delà de la simple critique, Célestine Zanou propose des alternatives pour améliorer et moderniser le marché existant. Elle imagine Dantokpa transformé en un hub commercial moderne avec des infrastructures de pointe, telles que des parkings à plusieurs niveaux, des unités de valorisation des produits frais, et même un raccordement à un système de transport fluvial.
Enfin, Zanou souligne l’importance de ne pas réduire Dantokpa à un simple souvenir du passé mais de le voir comme une opportunité pour renforcer l’identité béninoise et en faire une vitrine du patrimoine urbain contemporain. Sa vision s’articule autour d’un marché non seulement préservé mais aussi optimisé, capable de rivaliser avec les standards internationaux et de refléter la richesse culturelle du Bénin.
Le débat sur l’avenir de Dantokpa est ainsi lancé, opposant la nécessité de modernisation à la préservation de l’identité culturelle. La décision finale aura des répercussions profondes, non seulement pour les commerçants et habitants de Cotonou mais pour tout le Bénin, confronté au défi de concilier développement et tradition.
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