Au Bénin, l’ombre de l’ancien président Boni Yayi plane toujours sur la scène politique, particulièrement vibrante à l’approche des élections présidentielles prévues dans moins de deux ans. Boni Yayi, chef de file de l’opposition et président du Bénin de 2006 à 2016, a récemment exprimé ses inquiétudes concernant le nouveau code électoral adopté en mars 2024, qu’il juge insuffisant pour garantir un scrutin transparent et apaisé.
Lors d’un meeting du parti Les Démocrates, Yayi a pris la parole pour souligner l’importance d’un code électoral qui soit consensuel, inclusif et équitable. « Tout le monde est libre de suivre un candidat mais, ce qui est important, je le rappelle une fois de plus, que c’est le peuple qui en a les prérogatives« , a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de maintenir la paix dans le pays par une démocratie véritablement participative.
Les relations entre Boni Yayi et l’actuel président, Patrice Talon, ont souvent été tendues, notamment en raison de divergences politiques et de la gestion du pouvoir. Yayi, ayant dirigé le pays pendant une décennie, a ouvertement critiqué à plusieurs reprises les méthodes de gouvernance de Talon et les restrictions imposées lors des élections précédentes, qui ont engendré des frustrations et des tensions au sein de la population.
Dans son discours, Yayi a également adressé un message direct à Talon, l’exhortant à éviter les exclusions et les pièges qui pourraient conduire à l’embrasement du pays. « Je ne peux pas avoir dirigé le pays pendant 10 ans et demander aux gens de venir brûler. Donc, c’est pourquoi, mon cher frère bien-aimé, je vous rappelle à tout moment que les exclusions dans tous les domaines, surtout les exclusions électorales ne garantissent pas la paix », a-t-il averti, mettant en lumière les risques de mécontentement populaire.
L’ancien président a également fait allusion à ses inspirations politiques, notamment Nicéphore Soglo, premier président de l’ère du Renouveau démocratique au Bénin, connu pour son implication continue dans la politique après son mandat. « C’est pourquoi, je me suis impliqué comme Soglo s’était impliqué« , a affirmé Yayi, soulignant son engagement continu en faveur de la démocratie et de la justice.
À travers ces prises de position, Boni Yayi affirme ne pas chercher un retour au pouvoir mais aspire plutôt à un rôle de gardien des valeurs démocratiques dans son pays, rappelant à tous que son engagement est enraciné dans une vision de paix et de stabilité pour le Bénin, un héritage qu’il espère laisser aux générations futures.
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