La crise qui secoue depuis plusieurs mois les relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. En effet, alors qu’il a été reçu par Esae Tv, Me Sadikou Ayo Alao a donné son avis sur cette situation. Pour le président fondateur l’ONG panafricaine GERDDES-Afrique (Groupe de recherche sur la démocratie et le développement socio-économique en Afrique) promouvant la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique, la posture des dirigeants béninois n’est pas la meilleure à adopter. Il fait notamment remarquer que la diplomatie ne doit pas être bruyante. « Il faut éviter la diplomatie spectacle » selon lui.
L’avocat béninois a expliqué au cours de cette sortie médiatique les raisons pour lesquelles le bras de fer avec le Niger se poursuit. Il s’est par ailleurs attardé sur le rétablissement rapide de la relation entre le Niger et le Nigéria alors que celle avec le Bénin souffre de beaucoup de maux. « Nous n’avons pas commis plus de péchés que les dirigeants du Nigéria. Mais ils sont mieux traités que les Béninois par rapport à la fermeture de la frontière. Nous avons un raté qu’il faut rattraper. », a analysé pour sa part Me Sadikou Alao. Il fait remarquer par la suite que la société civile nigériane a joué un rôle clef dans le rétablissement des relations avec le Niger.
Ce qui n’est pas le cas au Bénin selon lui. A en croire l’avocat béninois, l’état actuel de la société civile béninoise n’a pas véritablement favorisé son implication dans cette crise. Il estime que le ministre Adambi aurait pu ne pas essayer de rentrer en contact avec le président du Niger. Pour lui, le dirigeant béninois aurait dû faire recours à d’autres personnes pour jouer le rôle de médiateur dans cette crise.
« Quand l’émissaire du Bénin veut rencontrer le président du Niger, ce n’est pas sur la place publique que ça se dit », a-t-il fait remarquer lors de cette sortie médiatique. Pour le président fondateur l’ONG panafricaine GERDDES-Afrique, le Bénin avait été privilégié par le Niger dans le cadre du projet de Pipeline. A en croire les confidences qu’il a faites, l’ancien président du Nigéria se serait opposé au choix du Bénin. « Le Bénin a profité de la faveur très importante du pipeline, mais l’a mal gérée », a ajouté Me Sadikou Alao.
« L’ancien président avait déclaré que ce serait une erreur de faire passer ce pétrole par le Bénin. En dépit de tout ceci, le Bénin n’a pas su gérer cette situation. Au moment de la décision de la Cedeao, le Bénin ne pouvait pas se soustraire mais il ne devrait pas prendre le premier cheval non plus », a-t-il poursuivi. Ce fut également l’occasion pour lui de se prononcer sur les accusations relatives à la présence de légionnaires français au Bénin. A ce sujet, il estime qu’il lui serait difficile de se prononcer à cause du silence qui est gardé autour de certains sujets. Pour lui, il y a tellement de choses qui sont gérées de manière « occulte ». Aussi, ne serait-il pas capable de dire « s’il y a ou qu’il n’y a pas de troupes françaises au Bénin ».
Laisser un commentaire