Le Mexique a longtemps été confronté à des défis considérables liés au narcotrafic, à la corruption et à la violence des cartels. Ces difficultés ont façonné une expertise unique dans la lutte contre le crime organisé, une expertise qui trouve aujourd’hui un écho particulier en France. Plus tôt ce mois-ci, une délégation mexicaine a partagé son expérience avec les autorités françaises, soulignant la nécessité urgente pour la France de renforcer sa législation et ses mesures de sécurité pour éviter de sombrer dans une situation similaire à celle du Mexique.
La visite des magistrats mexicains intervient peu après une attaque violente contre un fourgon pénitentiaire en France, qui a coûté la vie à deux agents et visait à libérer un détenu. Cette attaque est symptomatique d’une escalade de la violence, rappelant les tactiques brutales des cartels mexicains. Les magistrats ont rencontré leurs homologues de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), mettant en lumière les parallèles inquiétants entre les environnements criminels des deux pays.
Les experts mexicains ont souligné que les criminels en France semblent désormais opérer avec une désinhibition comparable à celle des criminels au Mexique, bien armés et organisés. Ils ont insisté sur la nécessité pour la France d’adopter des mesures législatives plus strictes, d’améliorer le contrôle des armes, et de protéger plus efficacement les fonctionnaires judiciaires contre les menaces croissantes.
L’accent a été mis sur l’importance de ne pas se limiter à cibler les criminels de bas niveau, mais plutôt de s’attaquer à la criminalité en col blanc, similaire aux « chefs d’entreprise » des cartels, qui blanchissent de l’argent à travers des activités commerciales apparemment légales. Les délégués ont recommandé une approche plus analytique, impliquant l’examen des communications et des transactions commerciales pour détecter les flux d’argent illégal.
La réglementation des armes a également été un sujet majeur de discussion. Les experts mexicains ont suggéré la création d’un organisme européen de contrôle des armes, notant que de nombreuses armes utilisées par les cartels mexicains proviennent de pays européens, y compris la Russie, la Roumanie et la Bulgarie. Ils ont appelé à une coopération internationale plus étroite pour limiter l’accès aux armements qui alimentent le conflit.
Bien que la situation en France ne soit pas encore comparable à celle d’un narco-état, les avertissements des experts mexicains sont clairs : sans actions décisives, la France risque de voir sa criminalité évoluer dangereusement. Les autorités françaises sont donc appelées à prendre des mesures immédiates pour renforcer leur lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée, en s’inspirant des dures leçons apprises par le Mexique.
Laisser un commentaire