Une équipe de chercheurs russes a récemment fait une découverte révolutionnaire dans le domaine de la production d’hydrogène. C’est ce que révèle une récente étude publiée sur le site ScienceDirect rapportée par plusieurs sources. Cette innovation pourrait transformer la manière dont l’hydrogène est produit et réduire de manière significative l’empreinte carbone associée à ce processus.
Les scientifiques de l’Institut des sciences et technologies de Skolkovo (Skoltech) à Moscou ont mis au point une méthode innovante pour extraire l’hydrogène directement à partir de formations de gaz naturel. L’idée centrale de cette technologie repose sur la combustion du gaz naturel à l’intérieur même du puits, ce qui permet de produire de l’hydrogène tout en laissant le carbone sous terre. Cette approche pourrait potentiellement éliminer le besoin de technologies coûteuses de captage et de stockage du carbone (CSC).
Le processus développé par les chercheurs se déroule en plusieurs étapes. D’abord, de la vapeur d’eau et un catalyseur sont injectés dans le puits, suivis d’air ou d’oxygène pur. Cette combinaison permet de brûler le gaz naturel directement dans la formation géologique, produisant un mélange de monoxyde de carbone et d’hydrogène. Le monoxyde de carbone se transforme en dioxyde de carbone, qui reste piégé dans la formation, tandis que l’hydrogène est extrait grâce à une membrane spéciale qui empêche les autres gaz de s’échapper.
Lors des expériences en laboratoire, menées sous des conditions simulant la pression élevée des formations de gaz, les chercheurs ont observé que jusqu’à 45 % du volume total de gaz pouvait être extrait sous forme d’hydrogène. Cette efficacité a été atteinte à une température de 800 degrés Celsius, obtenue uniquement par la combustion du gaz naturel, sans besoin de sources d’énergie supplémentaires.
La composition des roches environnantes a également joué un rôle crucial dans le rendement en hydrogène. Par exemple, l’utilisation de roches contenant de l’oxyde d’aluminium, qui ne réagit pas avec les autres substances, a permis d’atteindre un rendement de 55 %. En revanche, les roches naturelles riches en minéraux chimiquement actifs ont montré un rendement en hydrogène inférieur en raison des réactions secondaires.
Cette découverte prometteuse pourrait représenter une alternative viable au vaporeformage du méthane, la méthode actuelle de production d’hydrogène, qui est énergivore et génère une quantité importante de dioxyde de carbone. Les prochaines étapes pour les chercheurs de Skoltech incluent des tests sur des gisements de gaz réels pour vérifier l’efficacité de cette méthode dans des conditions pratiques.
Elena Mukhina, la responsable de l’étude, a souligné que toutes les étapes du procédé sont basées sur des technologies éprouvées, adaptées pour la première fois à l’extraction d’hydrogène à partir de formations de gaz naturelles. Cette approche innovante pourrait donc ouvrir la voie à une production d’hydrogène plus propre et plus efficace, avec un impact environnemental réduit.
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