Le Maghreb, région souvent évoquée pour ses paysages diversifiés et son riche héritage culturel, fait face à un défi démographique et économique significatif : le lien avec sa diaspora. De nombreux pays africains, confrontés à des fuites de cerveaux ou à l’émigration de travailleurs qualifiés, ont commencé à reconnaître l’importance stratégique de leurs communautés expatriées.
La diaspora africaine, par ses transferts de fonds, son expertise et son réseau international, peut jouer un rôle crucial dans le développement économique et social de ses pays d’origine. Investir dans des politiques qui facilitent la mobilité de cette diaspora, valorisent ses contributions et renforcent les liens culturels, est devenu une priorité pour plusieurs gouvernements. Dans cette dynamique, l’Algérie se distingue par son approche proactive pour attirer et faciliter le retour temporaire de ses citoyens établis à l’étranger, notamment pendant les périodes estivales. Ces mesures visent non seulement à renforcer les liens affectifs avec le pays d’origine mais aussi à stimuler l’économie locale par une augmentation des dépenses touristiques et des investissements des binationaux.
Récemment, l’Algérie a introduit une facilité administrative significative pour les enfants de la diaspora algérienne. Le député des Algériens de France, Abdelouahab Yagoubi, a annoncé une mesure qui simplifie grandement les procédures d’entrée sur le territoire national pour les jeunes binationaux. Selon un communiqué de l’ambassade d’Algérie à Doha, les enfants de moins de 15 ans, détenteurs d’un passeport étranger valide, peuvent désormais entrer en Algérie sans visa, même si leur passeport algérien est expiré, à condition qu’ils voyagent avec leurs parents ou tuteurs légaux et présentent un document prouvant leur lien familial, comme un livret de famille ou un acte de naissance.
Cette mesure, qui reste en vigueur jusqu’au 31 octobre 2024, s’inscrit dans un contexte plus large où l’Algérie avait déjà facilité, il y a un mois, l’entrée des binationaux en leur permettant de se rendre en Algérie avec un passeport étranger et une pièce d’identité algérienne expirée. Cette initiative s’ajoute à une série de facilités mises en place pour renforcer les liens avec la diaspora et encourager les visites plus fréquentes et plus longues en Algérie.
L’impact économique de telles mesures pourrait être considérable. En facilitant l’entrée des membres de la diaspora, l’Algérie pourrait voir une augmentation des transferts de fonds et une plus grande participation de ces communautés dans les affaires locales, en plus de stimuler le secteur touristique pendant les mois d’été. Ces initiatives pourraient également servir de modèle pour d’autres pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, cherchant à engager activement leur diaspora dans le développement national.
Ces politiques montrent une prise de conscience croissante de l’importance de la diaspora en tant que partenaire stratégique dans le développement national. Elles suggèrent une évolution des politiques migratoires, marquant potentiellement le début d’une nouvelle ère de mobilité transnationale au sein du Maghreb, caractérisée par une ouverture et une intégration accrues des citoyens vivant à l’étranger.
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