La monnaie, symbole de la souveraineté nationale, joue un rôle crucial dans l’autonomie économique d’un pays. Une devise stable et fiable non seulement facilite les échanges commerciaux mais renforce également la confiance des investisseurs et des citoyens dans l’économie. Le Zimbabwe, confronté à une instabilité économique chronique, a franchi un cap significatif en introduisant une nouvelle monnaie adossée à des actifs tangibles. Cette initiative marque une étape décisive vers la récupération de l’autonomie financière et la stabilisation de son économie.
Historiquement, l’économie zimbabwéenne a subi de sévères inflations, exacerbées par une série de mauvaises décisions politiques et économiques, notamment la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe au début des années 2000. Cette politique a détruit un secteur clé de l’économie, provoquant une hyperinflation dévastatrice et obligeant le pays à abandonner sa monnaie nationale en 2009. Malgré la réintroduction du dollar zimbabwéen en 2019, le succès n’a pas été au rendez-vous, poussant à une nouvelle réforme monétaire.
En avril 2024, le Zimbabwe a lancé le Zimbabwe Gold (ZiG), une monnaie garantie par 2,5 tonnes d’or et 100 millions de dollars de réserves en devises étrangères. Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment rapporté que le ZiG avait stabilisé le taux de change, mettant un terme à l’instabilité macroéconomique qui avait marqué les trois premiers mois de l’année. Le FMI a observé une stabilisation du taux de change officiel du ZiG, qui est resté constant, contribuant ainsi à une prévision d’inflation limitée à environ 7% pour le reste de l’année.
Le renforcement de la coordination entre la Banque centrale et le ministère des Finances, du Développement économique et de la Promotion des investissements a été salué par le FMI comme un facteur clé dans l’amélioration de la gestion des liquidités et de la politique monétaire. Cette approche plus disciplinée est vue comme essentielle pour assurer la durabilité de cette stabilisation macroéconomique.
Malgré ces progrès, le Zimbabwe reste confronté à des défis majeurs, notamment un endettement extérieur important de 13 milliards de dollars et un besoin criant de lignes de crédit et d’investissements étrangers pour relancer son économie. Le ministre des Finances, Mthuli Ncube, a indiqué que des paiements « symboliques » ont été effectués vers les institutions financières multilatérales et certains pays membres du Club de Paris, dans le cadre des efforts d’apurement des arriérés de dette.
Ces efforts réformateurs montrent une voie prometteuse pour le Zimbabwe, visant non seulement à stabiliser son économie mais également à restaurer sa souveraineté financière. La réussite de cette nouvelle monnaie pourrait donc s’avérer être un modèle de résilience et de reprise économique pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.
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