Le projet Neom, une vision futuriste envisagée par l’Arabie Saoudite, promettait de transformer un vaste étendu désertique en une mégapole technologiquement avancée alimentée entièrement par des énergies renouvelables. Parmi les infrastructures prévues, une usine de dessalement ambitieuse devait être un pilier essentiel pour répondre aux besoins en eau de la région, extrêmement aride. Conçue pour produire jusqu’à 2 millions de mètres cubes d’eau dessalée par jour grâce à des technologies de pointe, l’installation aurait couvert environ 30 % des besoins hydriques de Neom.
Cependant, un vent de difficultés souffle sur Neom depuis quelques mois, affectant plusieurs de ses projets phares. Le projet de dessalement d’eau prévu dans la zone industrielle d’Oxagon a été récemment annulé. La décision est survenue après l’expiration et la non-renouvellement d’un accord de développement conjoint (JDA) établi avec des partenaires internationaux, dont Enowa (une filiale de Neom), la société japonaise Itochu et le groupe français Veolia.
Initié en décembre 2022, ce projet ne se limitait pas seulement à la production d’eau. Il envisageait également de transformer les résidus de saumure, principal déchet du processus de dessalement, en divers matériaux industriels utiles comme le sel de haute pureté et d’autres minéraux valorisables. Cette démarche visait à minimiser l’impact environnemental de l’opération tout en soutenant les industries locales et internationales.
Le retrait de ce projet s’explique par des changements dans les besoins en eau de Neom sur l’année écoulée, incitant les parties prenantes à réévaluer prudemment les plans d’expansion de la capacité de dessalement. L’évolution des demandes et des priorités a ainsi mis en lumière la fragilité de certains des engagements initiaux du projet.
L’annulation de l’usine de dessalement représente une déconvenue majeure pour Neom, surtout dans une région où la disponibilité de l’eau douce est un critère de succès non négligeable. Toutefois, Enowa continue de réaffirmer son engagement envers la durabilité et maintient ses collaborations avec des partenaires internationaux, cherchant toujours à innover dans la fourniture de solutions écologiques.
Cette situation soulève des questions sur la viabilité à long terme de Neom et sur l’efficacité de sa gestion de projet dans un environnement aussi exigeant. Les revers successifs pourraient marquer un tournant crucial dans la perception du projet par les investisseurs et la communauté internationale, scrutant l’avancement de cette utopie des sables avec un mélange d’espoir et de scepticisme.
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