Elon Musk : une étude remet en cause un de ses objectifs phares

Photo Elon Musk de Depositphotos

Visionnaire controversé, Elon Musk ne cesse de repousser les frontières de l’innovation technologique. Le milliardaire sud-africain naturalisé américain, à la tête d’entreprises comme Tesla et SpaceX, s’est forgé une réputation de pionnier audacieux dans des domaines aussi variés que l’automobile électrique, l’exploration spatiale et l’intelligence artificielle. Ses succès, notamment le lancement réussi de fusées réutilisables et la démocratisation des véhicules électriques haut de gamme, lui ont valu une aura quasi-messianique dans certains cercles technophiles. Cependant, son parcours n’est pas exempt de controverses et d’échecs retentissants, comme ses déboires avec le réseau social Twitter (rebaptisé X) ou les retards chroniques de certains projets ambitieux. Musk, connu pour ses déclarations fracassantes et ses objectifs souvent jugés irréalistes, se retrouve une fois de plus au cœur d’une polémique scientifique concernant l’un de ses projets les plus audacieux : redonner la vue aux non-voyants grâce à un implant cérébral.

Une promesse révolutionnaire remise en question

En mars dernier, Elon Musk faisait une annonce stupéfiante sur son réseau social X : le projet « Blindsight » de sa start-up Neuralink serait capable de restaurer la vue des personnes non-voyantes, y compris celles nées sans ce sens. Le milliardaire allait même plus loin, promettant que la technologie pourrait, à terme, surpasser les capacités visuelles humaines normales. Cette déclaration, typique du style Musk mêlant ambition démesurée et optimisme technologique, a immédiatement suscité l’intérêt et le scepticisme de la communauté scientifique.

Publicité

L’étude publiée le 30 juillet dans la revue Scientific Reports vient jeter un pavé dans la mare des ambitions de Neuralink. Les chercheurs, dirigés par la professeure Ione Fine de l’Université de Washington, ont créé un modèle informatique simulant l’expérience d’un patient virtuel doté d’un implant de type « Blindsight« . Leurs conclusions sont sans appel : le principe sur lequel repose le projet d’Elon Musk serait fondamentalement erroné.

Les limites de la technologie face à la complexité du cerveau

Le cœur du problème réside dans la compréhension du fonctionnement du cerveau humain. Selon les chercheurs, l’approche de Neuralink, consistant à implanter des millions de minuscules électrodes dans la zone cérébrale responsable du traitement visuel, ne suffirait pas à produire une vision en haute résolution. La professeure Fine explique que les ingénieurs ont tendance à assimiler ces électrodes à des pixels, une analogie simpliste qui ne reflète pas la réalité biologique du traitement de l’information visuelle par le cerveau.

Cette divergence entre la vision des ingénieurs et la complexité réelle du système nerveux souligne les défis considérables auxquels sont confrontés les projets d’interfaces cerveau-machine. Les scientifiques estiment que nous sommes encore loin de comprendre comment créer le code neuronal nécessaire pour restaurer pleinement la vue d’une personne non-voyante. Par conséquent, les résultats potentiels de l’implant de Neuralink seraient probablement bien plus limités que ce qu’Elon Musk laisse entendre.

Entre promesses audacieuses et réalité scientifique

Cette controverse met en lumière un schéma récurrent dans la carrière d’Elon Musk : la tension entre des promesses révolutionnaires et les contraintes de la réalité scientifique et technique. Si ses projets ont souvent abouti à des avancées significatives, ils ont également été marqués par des retards importants et des révisions à la baisse des objectifs initiaux.

Publicité

L’étude de l’Université de Washington ne signifie pas pour autant que les recherches de Neuralink sont vaines. Elle souligne plutôt la nécessité d’une approche plus mesurée et d’une collaboration étroite entre ingénieurs et neuroscientifiques pour faire progresser ce domaine prometteur. Les interfaces cerveau-machine pourraient en effet apporter des bénéfices considérables aux personnes souffrant de handicaps, mais le chemin vers une vision artificielle pleinement fonctionnelle semble encore long et semé d’embûches.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité