Publié récemment, un morceau de rap d’une intensité rare a secoué la scène musicale française. Sous le titre provocateur «Jordan t’es mort», «tous des francs-maçons», «Palestine de la Seine au Jourdain», une coalition de rappeurs renommés a lancé un appel vibrant contre le Rassemblement National (RN), suscitant à la fois fascination et répulsion.
Dans cette œuvre musicale d’une dizaine de minutes, les artistes, parmi lesquels Fianso, Akhenaton, Mac Tyer, et Zola, expriment une colère délibérée contre l’électorat du RN. Ils revendiquent une forme d’expression artistique brutale, qualifiée même de « violence artistique », qui ne laisse personne indifférent.
Le morceau, orchestré par le producteur DJ Kore et le directeur artistique Ramdane Touhami, a émergé peu après les élections européennes où le RN a remporté une victoire significative. Les paroles du morceau sont un condensé de provocations et de déclarations acerbes, visant à mobiliser contre l’idéologie que le RN incarne pour ces rappeurs.
Éric Zemmour a immédiatement contre-attaqué sur les réseaux sociaux avec le hashtag « No restarán », accentuant ainsi le climat de confrontation médiatique et politique exacerbée à quelques jours du second tour des législatives dans le pays dirigé par Emmanuel Macron.
Les paroles elles-mêmes sont une série de diatribes contre des personnalités politiques comme Marine Le Pen et Marion Maréchal, décrites de manière insultante. Le ton oscille entre la provocation crue et des menaces voilées, défiant ouvertement le pouvoir politique et ses représentants.
Le morceau ne se contente pas de s’attaquer à la politique française contemporaine ; il flirte aussi avec des théories conspirationnistes, dénonçant à plusieurs reprises les « francs-maçons » et d’autres groupes supposés influents dans les coulisses du pouvoir. Cette dimension complotiste donne une dimension encore plus incisive à leur message, cherchant à éveiller une prise de conscience radicale parmi leurs auditeurs.
Enfin, le morceau prend une tournure internationale en évoquant des figures telles que Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène associé à Vladimir Poutine, et en critiquant l’imam Chalghoumi pour sa position modérée au sein de l’islam français.
En réaction à la polémique suscitée par leurs paroles, les rappeurs se défendent en soulignant que leurs critiques, perçues aujourd’hui comme antisémites et complotistes, étaient autrefois louées comme antiracistes et pacifistes. Cette ambiguïté reflète un paysage politique et social français divisé, où les frontières entre le commentaire artistique et le discours politique sont de plus en plus floues.
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