Ce samedi 06 juin 2024 se tiendra à Niamey, la capitale des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), un Sommet extraordinaire qui va réunir les chefs d’Etats du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Cette première rencontre réunissant les trois pays de l’AES est inscrit dans la dynamique de la marche vers la souveraineté monétaire et sécuritaire.
Les trois chefs d’État qui sont, le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Général Abdourahmane Tiani du Niger, se réuniront pour discuter des défis communs auxquels leurs pays sont confrontés et pour identifier des solutions régionales concertées.
Un évènement tant attendu par les responsables politiques des pays de cette région du Sahel. Selon eux, les allures de la souveraineté économique et sécuritaire qui ont été prononcées dans les pays de l’AES, marqueront le premier pas vers les vraies indépendances des pays africains.
La question monétaire est le plus sensible qui continue à dégrader le système économique des pays de la zone franc CFA. Quelque mois après la création de ce nouveau bloc politique (AES), le dirigeant nigérien n’avait pas exclu la création d’une nouvelle monnaie dans un entretien qu’il a accordé à la chaîne publique (RTN) suite à des sanctions qui leurs ont été imposées par leurs voisins de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sous l’influence de la France qui est la fournisseuse des billets de banque qui circulent dans quatorze pays d’Afrique.
La Banque de France est la pièce motrice qui se porte garant de cette monnaie en gardant une parité avec l’Euro. En réalité les pays africains sont exploités par le biais de ce Franc CFA en versant la moitié de leur bénéfice en France, alors que cet argent devrait servir au développement des pays qui utilisent cette devise.
Sachant que le franc CFA ralentit le développement économique du Mali, du Niger, Burkina Faso et d’autres pays de la zone monétaire Franc CFA, les peuples des pays de l’AES ne veulent plus utiliser cette monnaie. Ils attendent des autorités la concrétisation de ce projet de création d’une nouvelle monnaie et qu’elles abandonnent rapidement celle du néocolonialisme.
Après des années d’exploitation économique, les présidents des pays de l’AES ont compris qu’avoir sa propre monnaie permettrait à un pays de contrôler sa politique monétaire, notamment en ajustant les taux d’intérêt, en gérant l’inflation et en stabilisant l’économie en cas de chocs externes. Cela peut être crucial pour un pays qui cherche à promouvoir la croissance économique et à répondre aux besoins spécifiques de son économie.
La monnaie permet à la France de maintenir son pouvoir politique dans les pays qui utilisent le franc CFA. Cette devise fait son apparition dans les débats politiques lors des élections françaises, à l’image du leader de la France insoumise, Jean Luc Mélenchon qui critique largement cette entreprise française qui consiste à imposer un système financier à des pays souverains.
Selon le philosophe malien, Ousmane Baldé, la France est la principale responsable de la misère du Mali et de la région en leurs imposant une monnaie coloniale : « C’est une vraie honte de voir que le franc CFA existe toujours. Cette monnaie a été mise en place à la sortie de la deuxième guerre mondiale pour permettre la reconstruction de la France ruinée. Nos pays sont obligés de prendre des prêts bancaires au Fond Monétaire International (FMI) avec intérêt, alors que la moitié de nos bénéfices annuaires servent à la France de payer ses dettes. Nous sommes ravis d’apprendre que les trois dirigeants des pays de l’AES vont se réunir, et nous espérons que ça sera pour annoncer la fin de Franc CFA », a déclaré Baldé.
La rencontre des dirigeants des pays de l’AES était beaucoup attendue. Ce sommet est le résultat des efforts communs des autorités de lutter contre les anti-valeurs et d’établir la souveraineté de ce nouveau bloc contrairement à la CEDEAO qui est influencée par Paris.
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