Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva se trouve au cœur d’une controverse après avoir fait une remarque jugée déplacée sur les violences domestiques. Lors d’une réunion avec des ministres et des chefs d’entreprise, Lula a commenté une étude révélant une augmentation des violences conjugales après les matches de football. Sa tentative d’humour, faisant référence à son équipe favorite, les Corinthians de São Paulo, a provoqué un tollé dans un pays où les violences faites aux femmes sont en constante hausse.
Cette déclaration a suscité de vives réactions de la part d’organisations de défense des droits humains, de politiciens et de citoyens. Amnesty International a souligné la gravité de la situation, rappelant que plus de 10 600 féminicides ont été commis au Brésil depuis 2015. L’organisation a qualifié les propos de Lula de banalisation d’une « tragédie brésilienne« .
Le débat s’est rapidement politisé, avec l’ancien président Jair Bolsonaro critiquant le traitement médiatique des déclarations de Lula. Ironiquement, Bolsonaro lui-même a souvent été critiqué pour ses propos jugés misogynes durant son mandat. Cette polémique met en lumière la persistance des attitudes problématiques envers les femmes dans la sphère politique brésilienne.
Les critiques sont venues de tous bords politiques. La députée de gauche Fernanda Melchionna a rappelé que la violence conjugale n’est pas un sujet de plaisanterie. Face à la controverse, Lula a reconnu la nécessité de faire preuve de plus de prudence dans ses déclarations publiques.
Cette polémique intervient dans un contexte alarmant. Un récent rapport de l’ONG Forum brésilien de sécurité publique révèle qu’en 2023, un viol était commis toutes les six minutes en moyenne au Brésil, avec une augmentation de 6,5% par rapport à l’année précédente.
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