Depuis le déclenchement de l’affaire Steeve Amoussou, plusieurs réactions ont été enregistrées aussi bien au Bénin que partout dans le monde. Mais la société civile béninoise est restée jusque-là muette dans son ensemble. Pourquoi ce mutisme alors que des voix s’élèvent de partout pour dénoncer une violation des droits de la personne humaine dans cette affaire ?
Existe – t –il encore une société civile au Bénin ? En tout cas, celle qui défend les droits humains et s’investit dans la protection de la personne humaine a disparu pourrait – on répondre au regard de ce qui s’observe actuellement, surtout avec l’actualité de Steeve Amoussou ou Frère Hounvi. Alors que des acteurs politiques et hommes de droit se succèdent dans la réaction face à ce dossier sur lequel à ce jour, aucune voix officielle, ni du Bénin, ni du Togo, ne s’est faite entendre, la société civile béninoise dans son entièreté a brillé par son mutisme. Elle s’est en effet muée dans un silence qui peut inquiéter.
Selon les récits faits, Steeve Amoussou a été « kidnappé » par des individus non identifiés alors qu’il résidait au quartier Adjidogomey dans la banlieue togolaise. Miraculeusement, ce dernier s’est retrouvé aux mains de la brigade économique et financière du Bénin, présenté au procureur spécial de la Criet et mis sous mandat de dépôt par la justice béninoise, sans que celle-ci n’ai jamais expliqué comment une personne interpellé au Togo s’est retrouvée dans ses liens. Même l’ordre national des avocats du Bénin a donné de la voix à travers une déclaration. Selon l’ordre, « les textes prescrivent que l’Officier de police judiciaire adresse une convocation à la personne mise en cause. Si l’intéressé ne répond pas à la convocation, l’Officier de police judiciaire doit s’adresser au Procureur de la République qui prendra les dispositions requises afin que soit délivré contre celui-ci, selon le cas, un mandat de comparution, un mandat d’amener ou un mandat d’arrêt ».
Malgré tout cela, la société civile béninoise est resté quoi. Ni la stratégie d’interpellation, ni la procédure qui a abouti à la mise sous mandat de dépôt de Steeve Amoussou n’ont suscité de réaction au sein des acteurs de la société civile au Bénin. Pourtant, s’il s’avère que Steeve Amoussou est « Frère Hounvi », il jouait avec ses articles d’humeur, une partie du rôle de la société civile, celle de la veille citoyenne. Il dénonçait par ailleurs beaucoup de faits de corruption et de mal gouvernance, chose dévolue à la société civile. Il aura certainement l’occasion de les prouver devant les juges de la Criet. Mais du 12 août à ce jour, silence radio sur toute la ligne. Qu’est ce qui peut expliquer cela ? Bien malin qui pourra répondre. Mais en attendant, les béninois se demandent s’il existe encore au Bénin une société civile sur laquelle, ils pourraient compter pour ramener les acteurs politique à la raison lorsqu’il leurs arrive de quitter le droit chemin.
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