L’agriculture joue un rôle central dans l’essor économique de l’Afrique. Elle assure la subsistance des populations, génère des emplois et stimule les économies locales. Cependant, ce secteur crucial se heurte à de nombreux obstacles : sous-financement chronique, méthodes agricoles obsolètes et aléas climatiques. Pour relever ces défis, plusieurs nations africaines explorent des collaborations internationales. Ces alliances visent à moderniser les pratiques agricoles, accroître la production et garantir la sécurité alimentaire. L’ambition est claire : faire de l’agriculture africaine un véritable levier de développement durable.
Une alliance fructueuse entre le Ghana et l’Italie
Le Ghana vient de franchir un cap important dans sa quête de progrès agricole. Le pays a scellé un accord majeur avec l’entreprise italienne Bonifiche Ferraresi (BF). Ce projet ambitieux, estimé à 90 millions d’euros, prend racine à Aveyime-Battor, dans la région de la Volta. L’initiative prévoit l’aménagement d’un vaste domaine agricole de 5 000 hectares, avec des perspectives d’extension jusqu’à 25 000 hectares. Le projet ne se limite pas à une monoculture, mais embrasse la diversité : riz, maïs, soja, tomates, bananes et blé cohabiteront sur ces terres.
Pour le Ghana, où l’agriculture représente 21% du PIB et emploie plus de 40% de la population active, l’enjeu est considérable. Ce partenariat promet de fusionner l’expertise technique italienne avec les ressources naturelles ghanéennes. L’ambassadrice italienne, Daniela d’Orlandi, a mis en avant l’apport substantiel de son pays en termes de savoir-faire, de technologies et d’équipements. Ces ressources devraient permettre au Ghana d’optimiser son potentiel agricole et de consolider sa sécurité alimentaire.
Un nouveau chapitre dans les relations agricoles afro-européennes
La collaboration italo-ghanéenne reflète une évolution majeure dans les relations agricoles entre l’Europe et l’Afrique. Le plan Mattei, initié par l’Italie en janvier 2024, témoigne de cette volonté de renforcer les liens économiques et stratégiques avec le continent africain. L’accord récent de 455 millions de dollars conclu par BF en Algérie pour la production de céréales et de pâtes alimentaires illustre également cette dynamique.
Ces initiatives marquent un tournant dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. On assiste à l’émergence d’un véritable partenariat, dépassant la simple logique d’aide au développement. Pour l’Afrique, ces investissements offrent l’opportunité de moderniser son agriculture, d’augmenter sa production et de réduire sa dépendance aux importations. Pour l’Europe, et l’Italie en particulier, c’est l’occasion de consolider sa présence économique sur un continent en pleine croissance et de sécuriser ses approvisionnements alimentaires.
Le projet ghanéen, avec son double objectif d’approvisionner le marché local et d’exporter, incarne parfaitement cette nouvelle approche. Il promet non seulement d’améliorer l’autosuffisance alimentaire du pays, mais aussi de générer des revenus grâce aux exportations. Cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres collaborations similaires à travers l’Afrique, ouvrant la voie à une transformation durable de l’agriculture continentale. À terme, ces partenariats pourraient redessiner le paysage agricole africain, en faisant un puissant moteur de croissance économique et de développement social pour les décennies à venir.
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