Armement : un deuxième sous-marin nucléaire pour ce pays émergent

LP/Arnaud Dumontier

La prolifération nucléaire s’intensifie à l’échelle mondiale, avec une course aux armements qui prend de l’ampleur dans plusieurs régions. Les puissances émergentes cherchent à affirmer leur statut sur la scène internationale en développant des capacités militaires de pointe, notamment dans le domaine nucléaire. Cette tendance s’observe particulièrement en Asie, où la montée en puissance de certains pays bouleverse les équilibres stratégiques établis. Le développement de forces de dissuasion sous-marines constitue un enjeu majeur dans cette dynamique, car il permet d’assurer une capacité de frappe en second et donc de crédibiliser la menace nucléaire. C’est dans ce contexte que l’Inde poursuit avec détermination la modernisation de son arsenal, marquant une nouvelle étape avec la mise en service d’un deuxième sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE).

L’Inde consolide sa triade nucléaire

Le 29 août dernier, l’Indian Navy a officiellement accueilli dans ses rangs l’INS Arighaat, son deuxième SNLE de classe Arihant. Cette annonce, faite par le ministre de la Défense Rajnath Singh, marque une avancée significative dans la stratégie de dissuasion indienne. L’Arighaat rejoint ainsi son prédécesseur, l’INS Arihant, admis au service actif en 2016 après une longue période de développement et d’essais. Ces bâtiments, fruits d’un programme ambitieux lancé il y a plusieurs décennies, incarnent la volonté de New Delhi de se doter d’une force de frappe sous-marine crédible et permanente.

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Avec un déplacement de 6000 tonnes et une longueur de 111 mètres, ces SNLE indiens sont relativement compacts comparés à leurs homologues des grandes puissances nucléaires. Ils n’en demeurent pas moins redoutables, capables d’emporter jusqu’à 12 missiles balistiques K-15 d’une portée de 750 km. L’Arighaat bénéficierait en outre d’améliorations technologiques, notamment la capacité d’embarquer quatre nouveaux missiles K-4 à plus longue portée, estimée à 3500 km. Cette évolution permettrait à l’Inde d’étendre considérablement son rayon d’action stratégique, renforçant ainsi sa posture dissuasive face à ses rivaux régionaux.

Un bond technologique aux multiples défis

Le développement de ces sous-marins nucléaires témoigne des progrès remarquables accomplis par l’industrie de défense indienne. La maîtrise du lancement de missiles balistiques depuis une plateforme immergée, démontrée dès 2008, illustre le niveau de sophistication atteint. Cette prouesse technique implique de surmonter des obstacles majeurs, tels que le maintien de l’équilibre du submersible après le tir d’un engin de plusieurs tonnes, ou encore l’allumage du missile une fois éjecté de son silo.

La propulsion nucléaire, assurée par un réacteur compact à eau légère CLWR-B1 de 83 MW, constitue un autre défi technologique relevé par les ingénieurs indiens. Cette autonomie énergétique confère aux SNLE une endurance accrue, essentielle pour assurer des patrouilles prolongées et discrètes. Toutefois, la mise au point et l’exploitation de ces systèmes complexes ne vont pas sans difficultés. La première patrouille de l’INS Arihant, limitée à 20 jours et effectuée seulement deux ans après sa mise en service, illustre la progressivité nécessaire dans la montée en puissance opérationnelle de ces unités de pointe.

Vers une dissuasion océanique permanente

L’ambition indienne ne s’arrête pas là. New Delhi prévoit de se doter à terme de quatre SNLE, afin d’assurer une présence continue en mer et donc une capacité de riposte permanente. Cette force sous-marine s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à moderniser l’ensemble des composantes de la triade nucléaire indienne. En parallèle, l’Indian Navy nourrit des projets ambitieux dans le domaine des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), avec un programme de six unités estimé à 17 milliards de dollars.
Ces développements suscitent l’attention des autres puissances régionales et mondiales. Ils modifient les calculs stratégiques dans une zone déjà marquée par des tensions géopolitiques complexes. La dissuasion nucléaire sous-marine, par sa nature furtive et sa capacité de survie, pourrait contribuer à stabiliser certains rapports de force. Néanmoins, elle soulève également des interrogations quant à la maîtrise des risques et à la prévention des escalades en cas de crise.

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Au-delà des aspects militaires, le programme de SNLE indien reflète les aspirations d’un pays en pleine ascension économique et politique. Comme l’a souligné le ministre Rajnath Singh, l’Inde cherche à se positionner comme une nation développée, capable de protéger ses intérêts vitaux face aux défis du XXIe siècle. Cette quête d’autonomie stratégique et technologique façonnera sans nul doute les équilibres futurs du continent asiatique et au-delà.

Une réponse

  1. Avatar de Jacques
    Jacques

    la Chine peut commencer à rire jaune, l,Inde sera avant oeu la première puissance économique de la planète, et elle se se perd pas en conjectures idéologiques
    :les chinois, c,est comme les cochons, plus ils sont gras, plus ils sont bêtes, les chinois, c,est comme les cochons, plus ils sont vieux, plus ils sont cons »…pardon, je crois qu,il évoquait les bourgeois🤣

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