BRICS : ces deux alliés rivaux multiplient les démonstrations de force

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Les BRICS, alliance économique initialement composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, redessinent progressivement le paysage géopolitique mondial. Récemment élargi pour inclure l‘Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran, ce groupe hétéroclite a vu son poids économique et diplomatique croître significativement. Formé pour contrebalancer l’influence occidentale, il affiche une façade d’unité. Cependant, des tensions sous-jacentes persistent entre certains de ses membres, notamment l’Inde et la Chine. Ces deux géants asiatiques, bien qu’alliés au sein des BRICS, entretiennent une rivalité historique exacerbée par des différends frontaliers non résolus. Leurs relations, marquées par une méfiance mutuelle et une compétition pour l’influence régionale, se manifestent à travers une course à l’armement et des démonstrations de force militaire aux frontières communes.

L’Inde muscle son jeu avec le char Zorawar

Dans cette dynamique de confrontation larvée, l’Inde vient de dévoiler sa dernière prouesse technologique militaire : le char léger Zorawar. Fruit d’une collaboration entre l’Organisation de Recherche et de Développement pour la Défense (DRDO) et le géant industriel Larsen & Toubro, ce véhicule de combat incarne l’ambition indienne de moderniser ses forces armées tout en réduisant sa dépendance aux importations militaires.

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Le Zorawar se distingue par sa conception innovante, spécifiquement adaptée aux terrains accidentés des régions frontalières himalayennes. Doté d’un moteur Cummins de 1 000 chevaux, il allie puissance et agilité, lui permettant de manœuvrer efficacement dans les zones montagneuses où les tensions avec la Chine sont les plus vives. Sa tourelle COCKERILL-3105 de 105 mm, associée à une station d’arme télécommandée et à des lanceurs de missiles antichar, en fait une plateforme de combat redoutable, capable de tenir tête aux véhicules blindés adverses.

Une réponse stratégique aux défis frontaliers

Le déploiement prévu de 355 chars Zorawar, répartis en sept régiments, témoigne de la détermination de New Delhi à renforcer sa posture défensive le long de sa frontière nord. Cette initiative répond directement au positionnement de chars légers chinois dans la région, illustrant la course aux armements qui se joue entre les deux puissances asiatiques.

Au-delà de ses capacités offensives, le Zorawar intègre des technologies de pointe en matière de protection. Son système de défense active, conçu pour intercepter les missiles antichars, augmente considérablement ses chances de survie sur le champ de bataille. De plus, sa configuration amphibie lui permet d’opérer dans des environnements variés, y compris les zones lacustres comme le Pangong Tso, théâtre de tensions récurrentes entre l’Inde et la Chine.

Des affrontements qui ravivent les tensions

La rivalité sino-indienne a connu plusieurs épisodes de confrontation directe ces dernières années, rappelant la fragilité de l’équilibre régional. En juin 2020, un affrontement meurtrier dans la vallée de Galwan, située dans la région disputée du Ladakh, a marqué un tournant dans les relations bilatérales. Cet incident, qui a coûté la vie à au moins 20 soldats indiens et un nombre non confirmé de soldats chinois, était le premier affrontement mortel entre les deux pays depuis 1975. L’utilisation d’armes improvisées, comme des bâtons cloutés, a souligné la brutalité de ces confrontations frontalières, malgré les accords de désescalade en vigueur.

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Suite à cet événement, les deux pays ont intensifié leurs efforts de militarisation le long de la Ligne de contrôle effectif (LAC). Des déploiements massifs de troupes, l’installation d’infrastructures militaires et la conduite d’exercices à grande échelle sont devenus monnaie courante. En septembre 2022, un nouvel incident s’est produit dans le secteur de Tawang, dans l’État indien d’Arunachal Pradesh, revendiqué par la Chine. Bien que moins grave que l’affrontement de Galwan, cette escarmouche a ravivé les tensions et démontré la persistance des risques d’escalade. Ces incidents récurrents soulignent l’importance stratégique du développement d’équipements militaires comme le Zorawar, conçus pour opérer efficacement dans ces environnements hostiles et renforcer la capacité de dissuasion de l’Inde face aux incursions chinoises.

2 réponses

  1. Avatar de Osho
    Osho

    La spiritualité la plus évoluée de l’Humanité est née de la rencontre du Bouddhisme INDIEN avec le Taoïsme CHINOIS : le Chán, appelé Zen au Japon. Malheureusement les Japonais l’ont dénaturé pour en faire une religion dogmatique bien moins intéressante.

  2. Avatar de Le Baikal
    Le Baikal

    C’est tout l’intérêt de des BRICS, la rivalité entre pays membres est vite prise en charge par l’organisation. C’est le cas de vieilles escarmouches entre l’Égypte et l’Éthiopie.
    L’Inde et la Chine sont des puissances , en tout genre , qui ne peuvent que se compléter.

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