Fortunes en Afrique : nouvelle chute de Dangote

ERIC PIERMONT/AFP

Aliko Dangote, figure emblématique du monde des affaires africain, voit son empire vaciller. Le magnat nigérian, connu pour avoir bâti un conglomérat colossal dans les secteurs du ciment, du sucre et des engrais, avait récemment inauguré sa raffinerie de pétrole à Lagos, un projet titanesque de 19 milliards de dollars. Cette infrastructure, considérée comme la plus grande d’Afrique, promettait de révolutionner l’industrie pétrolière nigériane en réduisant la dépendance du pays aux importations de carburant. Cependant, malgré cet accomplissement majeur, la fortune de Dangote subit actuellement de sérieux revers.

Un trône qui chancelle

Le titre d’homme le plus riche d’Afrique, longtemps détenu par Aliko Dangote, change une fois de plus de mains. Johann Rupert, magnat sud-africain des produits de luxe, détrône à nouveau le Nigérian dans les classements établis par Forbes et Bloomberg. Cette valse des fortunes illustre la volatilité du marché et la fragilité des empires financiers face aux aléas économiques.

Publicité

Selon Forbes, Dangote occupe désormais la 186e place mondiale avec une fortune estimée à 11,4 milliards de dollars, accusant une perte de 486 millions de dollars en seulement trois jours. Bloomberg, de son côté, le positionne au 160e rang avec 13,4 milliards de dollars. Ces écarts soulignent la complexité de l’évaluation des fortunes des ultra-riches, chaque média utilisant sa propre méthodologie.

Le naira, talon d’Achille de l’empire Dangote

La chute vertigineuse de la fortune de Dangote trouve son origine dans la dévaluation drastique du naira, la monnaie nigériane. Cette crise monétaire, amorcée en juin 2023, a déjà coûté plusieurs milliards de dollars au milliardaire. La valeur de ses actifs, principalement libellés en naira, s’est considérablement érodée sur les marchés internationaux, illustrant la vulnérabilité des fortunes ancrées dans des économies émergentes face aux turbulences monétaires.

Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les magnats africains dans un contexte économique mondial instable. La dépendance à une seule devise nationale peut s’avérer périlleuse, même pour les empires les plus solides.

L’espoir d’un rebond

Malgré ces revers, l’avenir de Dangote n’est pas sans espoir. Les analystes prévoient un possible rebond de sa fortune dans les mois à venir, notamment grâce à sa raffinerie de pétrole. L’augmentation de la capacité de production de cette infrastructure colossale, couplée à l’amélioration de ses sources d’approvisionnement en brut et à la diversification de ses produits raffinés, pourrait insuffler un nouveau dynamisme à l’empire Dangote.

Publicité

La position de quasi-monopole de la raffinerie sur le marché nigérian du carburant, ainsi que ses ambitions panafricaines, laissent présager une augmentation rapide de sa valeur d’entreprise. Cette perspective rappelle la résilience des grands entrepreneurs africains, capables de transformer les défis en opportunités.

L’histoire d’Aliko Dangote illustre les hauts et les bas inhérents au monde des affaires, particulièrement sur un continent en pleine mutation économique. Alors que sa fortune fluctue au gré des soubresauts monétaires et des cycles économiques, son impact sur le paysage industriel africain demeure indéniable. Le feuilleton de la richesse de Dangote continue d’incarner les espoirs et les défis du développement économique africain, entre ambitions démesurées et réalités parfois brutales du marché mondial.

Une réponse

  1. Avatar de Gombo
    Gombo

    Les problèmes de Dangote illustrent la domination économique de nos pays et leur exploitation éhontée, sans merci par les grands groupes étrangers et leur agents a la tete de nos pays.
    Voila un pays qui nage dans le pétrole brut, mais la raffinerie de Dangote ne peut avoir assez de pétrole brut pour accroitre la production de produits raffines , tourner a pleine capacité et tenir ses objectifs financiers. Dangote lui meme parlera de la mafia du pétrole comme étant plus puissante que celle des stup.
    En 1953, ces gens ont fait tomber le gouvernement du Dr Mossadegh president de l’Iran laic d’avant le Shah et la revolution ( on a parle des sept soeurs faisant reference aux 7 multinationales contrôlant le pétrole dans le monde, aujourd’hui 4 – Exxon Mobil, BP, SHELL, CHEVRON, plus qques acteurs mineurs…) pour avoir nationalise le pétrole iranien…
    Les difficultés du Venezuela ont quelque chose a voir avec la nationalisation du pétrole venezuelain en 1973 et le depart de Mobil devenu Exxon Mobil.
    Aujourd’hui, des accords léonins imposes par ces multi-nationales a nos etats, celui du Nigeria notamment, empêchent Dangote d’avoir assez de brut pour faire tourner sa raffinerie a pleine capacité, et servent de levier pour le mettre en faillite et faire échouer l’emergence d’un grand capital africain.
    On a vu Elf au Congo et les agissements de Total en Cote d’Ivoire sont aussi crapuleux meme s’ils sont moins connus…
    La guerre contre le grand capital etranger est une guerre violente, atroce, une guerre de survie, ou nos dirigeants se battent contre nous…
    Tant que nous n’aurons pas compris cela, nous perdrons par naïveté en chantant et en dansant…
    Dangote est victime de dans cette guerre… ou tous les coups sont permis…
    On me dira qu’il n’est pas a plaindre avec ses $10+ milliards…
    Certes, mais c’est notre champion, et sans ces grands capitaines d’industrie nationaux, nous n’irons nulle part…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité