Le Maroc, avec sa position géographique stratégique n’a jamais cessé de susciter l’intérêt des entreprises internationales de l’énergie. Depuis quelques années, le pays cherche à exploiter pleinement son potentiel en hydrocarbures, en particulier dans le secteur du gaz naturel, pour diversifier ses sources d’énergie et renforcer son indépendance énergétique. Le dernier développement en date est l’annonce de la compagnie Chariot Oil, qui, le mardi 20 août, a officiellement lancé les opérations de forage du puits d’exploration Anchois-3. Ce puits est localisé sur le permis Lixus, une zone offshore au large des côtes marocaines, qui pourrait se révéler être une véritable mine d’or bleu pour le Royaume chérifien.
Les travaux de forage d’Anchois-3 devraient durer environ deux mois, et ils sont cruciaux pour la suite du développement du champ gazier Anchois. Ce puits, situé à une profondeur significative sous le fond marin, cible plusieurs prospects géologiques, dont Anchois Footwall, un bloc de faille non foré jusqu’ici, qui se trouve à l’est du champ principal. Selon les premières estimations des spécialistes impliqués dans le projet, Anchois Footwall pourrait contenir au moins 170 milliards de pieds cubes (Bcf) de ressources gazières prospectives. Ce chiffre n’est pas à prendre à la légère, car il représente un potentiel considérable pour un pays comme le Maroc, qui cherche à sécuriser des ressources énergétiques propres et durables.
Le forage de ce puits est aussi une étape essentielle pour Chariot Oil et ses partenaires, car il permettra de réaliser des tests de débit, une phase clé pour évaluer la productivité du puits. Ces tests seront déterminants pour décider si Anchois-3 peut être développé en un puits de production à part entière. En cas de succès, le puits pourrait rapidement être mis en production, contribuant ainsi à augmenter les réserves gazières exploitables du pays. Le PDG de Chariot, Adonis Pouroulis, a exprimé un optimisme prudent en déclarant que ce développement pourrait potentiellement faire passer les réserves du site au-delà du seuil symbolique d’un trillion de pieds cubes.
Le projet Anchois-3 s’inscrit dans une dynamique plus large de développement du secteur des hydrocarbures au Maroc. Le permis Lixus, où se trouve le champ Anchois, est opéré par Energen, qui détient 45 % des parts, aux côtés de Chariot (30 %) et de l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), qui possède les 25 % restants. Cette répartition illustre bien l’implication croissante des acteurs nationaux et internationaux dans le développement des ressources énergétiques marocaines.
La région du permis Lixus est particulièrement prometteuse. Située au large de Larache, cette zone offshore est depuis longtemps considérée comme une cible de choix pour l’exploration gazière. Les premières découvertes dans la région remontent à plusieurs années , mais ce n’est que récemment, avec l’amélioration des technologies de forage et une meilleure compréhension de la géologie locale, que le potentiel de la région a véritablement commencé à être exploité.
Le Maroc dépend actuellement en grande partie des importations pour satisfaire ses besoins en énergie. Cependant, avec des projets comme Anchois-3, le pays pourrait se diriger vers une plus grande autosuffisance énergétique, voire devenir un exportateur net de gaz naturel dans un avenir proche. Cette perspective est d’autant plus importante que le Maroc est en pleine transition énergétique, cherchant à réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées et à augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique.
Le développement du gaz naturel, en particulier à travers des projets offshore comme celui-ci, pourrait jouer un rôle crucial dans cette transition. Pour le Maroc, qui investit massivement dans l’énergie solaire et éolienne, le gaz naturel pourrait servir de complément idéal, assurant une alimentation électrique continue même lorsque les conditions météorologiques ne sont pas favorables à la production d’énergie renouvelable.
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